Cassie, la beauté fatale de « RockaByeBaby »

samedi 27 avril 2013, par Joackim Le Goff.

En 2006 , Zidane assenait ses derniers coups de pattes et de tête dans des stades de foot, je passais mon bac et Cassie sortait son unique album. Depuis le tube « Me & You », plus rien ou presque, en tout cas du côté musical. La belle préférait nous en mettre plein la vue en se dandinant dans les clips de Kanye West ou plus récemment de Wiz Khalifa, n’en déplaise à Amber. Surtout, elle a touché le jackpot en charmant l’homme le plus puissant du rap jeu …

Cassie+Diddy+arrive+party+YQpL_YWFWsol

Une vie pépère qui ne l’a pas vraiment boostée pour sortir son deuxième album. Elle a bien tenté de prendre la température avec quelques singles ces dernières années, type « Official Girl » ou « Must Be Love » avec son futur boyfriend. Sauf qu’aucun n’a vraiment cartonné et faut s’avouer qu’ils ne cassaient pas des briques. Pas de quoi m’exciter à l’annonce de cette cassette RockaByeBaby et encore moins en écoutant « The Boys ».

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Heureusement, il y avait quand même une tentative qui me faisait espérer un peu de nouveauté : l’ovni électro-R&B « King of Hearts », sorti en février 2012 et concocté en partie par Phoenix. Un hit ultra-sensuel injustement boudé à sa sortie. Au fond de moi, j’espérais retrouver ce genre d’expérimentations en écoutant ce projet.

Ici, Cassie et ses cheveux rasés sur le côté la jouent clairement « bad bitch » ténébreuse. Entre Rihanna et elle, les élèves de la Lil’Kim school ont bien appris leurs leçons. Une empreinte dark assumée sur des prods de Mike Will (« Take Care of Me Baby ») ou de Young Chop sur « Turn Up », un beat qu’on imaginerait volontiers violenté par les types du Sud de Chicago, pour situer le curseur. Plus autoritaire que jamais, Cassie se permet même de rapper sur « RockaByeBaby » ou de remballer salement Tyga sur un freestyle de « Do my Dance » avec l’immortel Too Short. Parce que si les nombreux rappeurs invités déversent leur égo sur la prod de manière plus ou moins bourrine, Cassie reste ultra-sensuelle malgré des lyrics bien plus agressifs. Le refrain explicite de « Paradise » le confirme bien, « I be fuckin’ with him every night ». Les lyrics de ce genre ne manquent pas.

Quasiment invulnérable sur la plupart des morceaux, Cassie brise un peu la glace sur quelques sons moins distants, à la manière de « Numb » ou « Addiction », qui renouent avec cet électro-R&B soyeux, à dix mille kilomètres des soupes aux choux de David Guetta. Savoureux.

« RockaByeBaby », c’est un bar de gangsters tenu par une maîtresse ravissante et innocente en apparence … sauf qu’elle planque ses flingues sous son manteau de velours. Une mixtape soigneusement brutale, qui me fait espérer un LP vraiment dingue.

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