Chicago, le graffiti à la sauce midwestern

mardi 17 février 2015, par Marine Cagniet.

1980 – Paris, États-Unis, Londres, Berlin : une nouvelle génération d’artistes, éduqués à coup de pub, de télévision et fortement influencés par l’univers pop-art, envahissent les rues des plus grandes villes d’Occident à coup de pochoirs, de collages et autres bombes aérosols. 2013 – À l’heure où le street-art sort de son image de vandale et s’institutionnalise dans les plus grands musées d’art, les rues de ces villes sont plus que jamais porteuses de résistance pour certains, d’auto-promotions pour les autres. Peu importe le message de l’artiste, on a voulu vous faire voyager à travers les rues des plus grandes villes du monde.

Quand on pense à Chicago, les premières choses qui nous viennent à l’esprit sont peut-être Al Capone, l’architecture, les Chicago Bulls ou encore Lollapalooza, des symboles plus évidents que le street-art pour définir la Windy City. Après Berlin, Toronto, Montréal et New York, on s’est envolé pour la capitale du Midwest à la recherche de sa culture urbaine.

Love Chicago
L’avantage avec Chicago, c’est que son métro, en majorité aérien, nous offre dès notre arrivée à l’aéroport un rapide aperçu de la ville. La route entre O’Hare et The Loop où se trouve notre hôtel nous donne à voir plus de décoration de Noël que des signes d’une communauté de graffiti. Il faut dire qu’en 2014, plus de 60 000 graffitis ont été nettoyés par la ville et les amendes sont passées de 750$ à 1500$.

Ce premier et bref aperçu de la ville est finalement assez à l’image d’une grande partie de Chicago : une ville propre, droite, à l’architecture à la fois incohérente et bluffante. Troisième ville des USA, Chicago est aussi le centre économique et culturelle du Midwest. L’évidente richesse d’une partie de la bourgade est très présente dans des quartiers comme Central Loop, Streeterville et Near North Side où boutiques de luxe, institutions culturelles et espaces verts se côtoient. Autant dire que dans le centre-ville, l’attrait touristique n’est en rien représentatif de la culture hip-hop qui s’est développée dans les années 1990-2000.

Chicago
On embarque alors pour une demi-heure de métro, Pink Line, direction 54th/Cermak, on descend à 18th Street au cœur de Pilsen. Le nom de ce quartier du Lower East Side est la seule trace restante de l’immigration en masse d’une population Tchèque à la fin du XIXème. Aujourd’hui, le quartier abrite une population majoritairement mexicaine. Outre le musée national d’art mexicain, les façades de Pilsen suffisent à nous transporter tout droit en Amérique Latine.

À peine arrivé à la station de métro, le ton est donné : des fresques de Calaca, ces joyeux squelettes mexicains et hommage à la civilisation précolombienne avec des représentations de temple, de masques Maya ou encore de guerriers Aztèques qui ornent les quais et allées du métro.

Chicago
Une fois descendu dans les rues de Pilsen, on retrouve les influences de l’iconographie traditionnelle mexicaine autant sur les bâtiments publics, les restaurants que les devantures de magasins. Allant des masques Maya, à des fresques de Marie en Assomption en passant par des totems Aztèques, chaque coin de rue nous émerveille.

Bien que la culture mexicaine domine dans les graffs de Pilsen, on retrouve, notamment le long de la voie de chemin de fer sur la 16th Street, l’incarnation de la diversité du graffiti. Artistes locaux et internationaux aux inspirations aussi diverses que la BD, la culture pop, le surréalisme, le futurisme… se croisent à travers leurs letters, fresques, tags et pochoirs. Dans leur balade, les Parisiens reconnaitront peut-être ROA, l’artiste Belge qui était venu nous laisser une chauve-souris sur la fameuse façade de la place verte rue Oberkampf.

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