[Chronique] Childish Gambino – Royalty

samedi 7 juillet 2012, par Florian Berger.

En vous faisant découvrir des artistes, on prend parfois des risques. Certains n’arrivent jamais à véritablement exploser et d’autres arrivent en quelques mois en haut de l’affiche. Childish Gambino fait partie de cette deuxième catégorie : ses premiers clips que nous avions publiés dépassaient à peine les 100 000 vues.  Le 7 juillet 2012, elles plusieurs millions de visionnages. « Drop a new track, all blogs go to heaven; kill the web, man these niggas need they hits up ». C’est pas moi qui le dit. Précisons aussi qu’en assistant à son concert parisien, on a pu se rendre compte à quel point Donald Glover était un artiste accompli, pas seulement une célébrité qui a voulu se lancer dans la musique pour le fun.

Afin de continuer de surfer sur le buzz autour de lui, Childish met les plats dans les grands en sortant Royalty, une mixtape qui regroupe 18 titres, plus d’une heure de musique avec des featurings à gogo et non des moindre. Il ne se refuse rien : adoubé par des légendes urbaines telles que RZA, Ghostface Killah, mais également des rappeurs qui incarnent la nouvelle génération comme Nipssey Hussle ou encore SchoolBoy Q et Ab-Soul. Facile. Ne croyez plus que Childish n’est toujours qu’un rappeurs pour hipsters.

Le décor est lancé, après plusieurs écoutes, on ressent une nette évolution dans les différents choix musicaux de Childish. Sur certains tracks, on retrouve ses sujets favoris : les femmes asiatiques, les métaphores pop-culture et sa queue. Le faux single « Shoulda Known » synthétise aussi bien son style musical que lyrical, maintenant assez affirmé : refrain chanté assez mélodieux, punchlines qui varient entre pur égotrip et vérités sincères, mais surtout le sentiment que le MC prend une grosse revanche sur tous ceux qui ne l’ont pas soutenu. « So fuck y’all, all y’all, if y’all don’t like me… good ».

Mais ce qui est étonnant sur cette mixtape, c’est qu’on y trouve des instrus encore plus travaillées et identitaires que dans son album Camp, écoutez « We Ain’t Them » ou « Real Estate ». Malgré ses 28 ans, Childish part loin dans des trips, jusqu’à tenter un remix déglingué du « Toxic » de Britney Spears, accompagné du non-moins taré Danny Brown. Sans oublier aussi « R.I.P. », retapant à sa sauce « Nightcall » avec le padre Bun B. Oui, Bun B et Childish Gambino ensembles.

On savait Donald Glover acteur, rappeur mais sur Royalty, il vient d’ajouter une nouvelle joute à son CV déjà bien rempli, producteur. En effet, il produit certains titres et les résultats sont pour le moins concluant notamment sur « Silk Pellow ». Il sait tout faire ce mec. « League of my own, swag Geena Davis ».

Royale ou pas, cette mixtape détonne et met une claque à la concurrence. Plus mature, toujours aussi obsédé par lui-même et par ses performances, le couteau-suisse du divertissement a enclenché la vitesse supérieure. Si ce n’était pas encore le cas, considérez Childish Gambino comme un acteur à part entière dans le rap jeu et pas que dans Community. Un projet à se procurer d’urgence et en écoute gratuite ci dessous. Bonne écoute.


Download Mixtape     | Free Mixtapes     Powered by DatPiff.com

Article recommandés

« Because The Internet », Childish Gambino sous influences
Trois jours depuis la sortie de Because The Internet, le deuxième album de Childish Gambino. Donald Glover, Childish Gambino, peu importe. Tous les gens qui s’y intéressent savent précisemment qui…
Lomepal, cette foutue perle de rap français
En ce moment, mes oreilles suintent l’egotrip. Sans vraiment savoir pourquoi, je ne trouve de satisfaction musicale que dans de gros bangers mégalomanes et commence sérieusement à considérer Joke and…

les plus populaires