[Chronique] Daft Punk – Tron Legacy

jeudi 23 décembre 2010, par SURL.


Rédiger une critique de la bande originale d’un film qui n’est pas encore sorti, ce n’est pas, par définition, aisé. Quand en plus cette dernière est composée par le groupe de musique électronique le plus connu au monde, cela rajoute une difficulté supplémentaire. Et si, par-dessus tout, ce film narre la suite d’un mythe de la science-fiction des années 80, autant dire que vous êtes pour le moins attendus au tournant. Car oui, la collaboration entre les Daft Punk, pionniers de la housegrand public, et Disney, société internationale passée maitre dans l’entertainment, cela peut surprendre et faire (un peu) peur aux premiers abords.

Avant tout chose, il revient de mettre certaines choses au clair : il s’agit d’une Bande Originale, et non d’un album destiné aux radios et djs. Ceux qui s’attendaient à prendre les sièges du Gaumont pour un dancefloor peuvent oublier tout de suite. L’objectif d’une B.O. est d’accompagner les différents moments du film, afin de retranscrire et d’appuyer l’ambiance générale. Sur les 127 minutes que dure ce dernier, la musique est présente pendant un peu plus de 58 minutes à travers 22 morceaux. Elle y joue donc un rôle plus que majeur. Cette œuvre musicale, bien que découpée en un trop gros nombre de morceaux à mon goût, ne se présentera sous son meilleur visage qu’à travers une écoute singulière et totale.
Un véritable voyage musical s’offre ici à l’auditeur. Sans même avoir vu l’un des deux films sur l’univers de Tron, plusieurs mots ressortent à l’écoute de cette composition : oppression, bataille, technologie. Ce mélange entre musique classique et sonorités électroniques m’a fait penser à une sorte de 300 qui se déroulerait dans le futur, ce qui plutôt est un compliment. Ce disque peut se diviser en trois parties : de « Overture » à « Rinzler« , l’ambiance oppressante s’installe. Une monté en puissance se fait ensuite ressentir jusqu’à « Derezzed« , premier single du film, afin de clôturer progressivement vers un « Finale » de plus de 4 minutes.
Globalement, cet album est réussi. Les Daft Punk arrivent à nous surprendre avec un disque original, puissant, mélangeant deux milieux à priori éloignés. Mais c’est là tout leur talent. J’imagine d’autant plus que le cahier des charges fourni par Disney pour ce film à 150 000 000 dollars, prévu pour 47 pays, ne devait pas être une mince affaire. Thomas Bangalter a du ressentir une sacré différence de contraintes par rapport à la B.O. d’Irréversible, réalisé en 2002 par Gaspard Noé.
Quelques points à mes yeux jouent néanmoins en défaveur de cet album. A commencer par le trop grand nombre de morceaux, comme je l’ai indiqué plus haut. Surtout, j’ai noté une ressemblance parfois gênante entre certaines pistes, provoquant un sentiment de lassitude et un manque de différenciation si elles sont écoutées individuellement. C’est vraiment dommage, car certaines sortent réellement du lot et méritent qu’on s’y penche de plus près.

Par Thomas Schwerer

Les 3 sons à écouter
Derezzed
Recognizer
The Game has Changed

Article recommandés

Be Ready : l’album « Bandana » de Freddie Gibbs et Madlib sera l’album de l’année
On dit souvent que les ventes ne reflètent pas la qualité générale d’un album. Ou d’un artiste. En ce qui concerne Cocaine Pinãta, première collaboration long format entre le rappeur…
Paula Abu, ce que Londres a de mieux en réserve.
My name is Paula Abu and I’m a 20 year old self-taught photographer born in Nigeria and raised in South London. I grew up loving everything to do with films…

les plus populaires