[Critique] Statik Selektah – Population Control

mercredi 26 octobre 2011, par Florian Berger.

Comme chaque année, le DJ Statik Selektah nous concocte un album en invitant une multitude d’artistes : ses proches (Termanology, Sean Price, Action Bronson, Talib Kweli, Skyzoo) mais aussi par des jeunes talents comme Big K.R.I.T., Mac Miller, XV, Tayyib Ali, Rapsody et bien d’autres encore. Concernant ces derniers, le deejay essaie à travers des productions plus contemporaines de sortir le meilleur d’eux même. On pense particulièrement à l’excellent « Play The Game » où le sudiste K.R.I.T. montre qu’il a tout d’un grand et qu’il peut s’adapter sur une instrumentale que l’on peut qualifié de new-yorkaise. Viens ensuite le tour à notre ami Mac Miller qui nous fait voyager avec son timbre de voix si particulier sur « Groupie Love », le courant passe si bien entre les deux artistes qu’il auraient décidé de collaborer ensemble dans les mois futurs. S’agissant de Rapsody, la jeune rappeuse qui monte, elle sort avec  « Black Swan » l’un des tous meilleurs morceaux de l’album, une telle aisance au micro devrait rendre certains rappeurs jaloux.

On distingue deux parties dans ce Population Control, une partie accordée aux rookies mais également une qui colle beaucoup plus à l’univers de Statik, l’underground. Pour cela, il réunit ses amis notamment sur le titre qui porte le même nom de l’album, avec Sean Price et Termanology où les deux compères se font plaisir sur une instru qui colle parfaitement à leurs univers. Sean Price montre bien qu’il est l’un des rappeurs les plus en forme à l’heure actuelle. Statik rend aussi un vibrant hommage à la Grosse Pomme avec « New York, New York », encore un me diriez vous mais quand la qualité est présente, c’est pour notre plus grand plaisir. Saigon et Styles P rappent leur amour pour cette ville de la meilleure des manières avec Jared Evans qui étonne au refrain. Mention également au morceau « Damn Right » où on retrouve avec plaisir Brother Ali accompagné de Joell Ortiz, un duo improbable pour un résultat bluffant. Statik a voulu se faire plaisir sur « DJ Saved My Life » où il invite entre autres DJ Babu et DJ Premier pour quelques scratchs endiablés, une ôde pour tout les producteurs.

Cependant, cet album a des défauts, on aurait aimé quelques chansons plus festives comme sur ses derniers opus, Statik a voulu faire un album plus noir mais quand on a 21 chansons qui parlent pour la plupart des mêmes sujets, on se lasse rapidement. Dommage au vu de la qualité de la plupart des pistes. On notera quand même sa capacité à rassembler autant d’artistes sur un album, 51 au total. Population Control est un album hip-hop solide, même si il manque clairement de fantaisie.

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