Katy B – danger imminent

samedi 15 décembre 2012, par Antoine Laurent.

Tout juste sortie du Goldsmiths College à Londres, Katy B a réussi à se créer une fan base assez importante par le biais de titre comme « Katy on a Mission » ou « Perfect Stranger » (produit par le célèbre Magnetic Man). Une fan base en Grande Bretagne, mais pas que, tellement les retours sur son « Danger EP » pullulent sur la toile. Et pourtant, la native de Peckham avait quelque peu marqué niveau sorties avant son dernier EP gratuit, un EP de quatre titres à la liste de featuring impressionnant : l’australienne Iggy Azalea, mais aussi Geeneus, Jessie Ware, Zinc, Diplo, Wiley et Jacques Greene. Pour quatre « petits » titres quoi, rien que ça.

Le premier chapitre de la galette s’harmonise autour d’un beat assez poppy, propre à ce que Katy B et Jessie Ware ont l’habitude de produire. Les jeunes femmes déclarent haut et fort leur « green envy » pour la posthumément populaire Aaliyah, crashée en 2001. Le titre propose une atmosphère nébuleuse, mais toujours dans un esprit up-and-go, caractéristique des dancefloors britanniques. Le morceau « Got Paid » monte un cran au-dessus avec un tempo et une énergie supérieur à « Aaliyah », morceau sur lequel Wiley s’illustre particulièrement au point de piquer la vedette à la chanteuse, ou presque. A vous de voir. Sur la troisième track, Diplo remplace Zinc niveau production en balançant un beat lourdement influencé par ses récents travaux pour le fantasque Major Lazer. Sur « Light as a Feather », Katy se charge d’apporter une mélodie franchement smooth qui embellit le son, alors qu’Iggy balance ses phases pour créer un contraste musical véritablement intéressant. Enfin, Jacques Greene se charge de l’éclectique « Danger », qui conclue cet EP de quatre morceaux d’une manière désuète, laissant son public dans un humeur morne, presque psychanalistique.

Un EP solide pour la londonienne de 23 ans, une sortie qui prouve aussi qu’elle ne se mélange qu’avec la crème du milieu de la production britannique. Il y a cependant quelque chose qui cloche légèrement avec sa voix, notamment sur certains titres où l’on a l’impression qu’elle ne rentre pas véritablement dans le moule musical imposé par la production. En même temps, c’est ce qui fait se particularité, du moins pour bon nombre de ses fans. Elle crée sa différence en ne surtravaillant pas sa technique de chant comme certaines autre divas de la pop, en justifiant ainsi son originalité intrinsèque. Bravo.

Pour télécharger l’EP, ça se passe ici.

Traduit depuis la version anglaise de SURL Magazine. Originellement rédigé par Stuart Richards.

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