Interview // Asher Roth

mardi 17 janvier 2012, par Julie Green.

En 2009, on avait tous un peu envie d’être copain avec Asher Roth. Il est américain, il va dans des super fêtes avec des gobelets rouges et bleus et il joue au beer pong en rappant.Et puis en 2011, il forme l’hyper excitant groupe All City Chess Club  (avec rien de moins que Lupe Fiasco, Bobby Ray, Diggy Simmons, J. Cole, Charles Hamilton, Wale Folarin et Pharrell Williams), sort dans la foulée la mixtape Pabst&Jazz et là, subitement, on a tous eu envie d‘être Asher Roth.

Quelques jours avant son arrivée à Paris pour un concert unique à la Bellevilloise qu’on vous annonçait ici, j’ai eu la chance de manger des Pringles avec lui au bout du fil. L’occasion de lever le voile sur les mystères du rappeur le plus sexy friendly de toute la côte Est.

SURL: Hey Asher ! Alors, comment ça se passe depuis la fin de l’université, pas trop triste de ne pas être resté jusqu’à la fin de ta vie ?
Asher Roth: (rires) C’est cool. La vraie vie c’est maintenant, et c’est bien aussi. Mais je profite toujours, finalement c’est comme si j’étais toujours à l’université, avec un peu plus de responsabilités.

SURL: Et avec les filles, depuis que t’es connu ?
A.R: Plutôt bien ! J’ai jamais vraiment été très coureur en réalité, je suis plutôt l’homme d’une seule fille.

SURL: Est-ce que tu penses qu’il est plus difficile pour un rappeur blanc d’être quelqu’un dans l’industrie du rap ? D’une certaine manière, as-tu l’impression d’être cantonné au rôle du mec marrant pour exister ?
A.R: Oui, parfois c’est bizarre, tu te cantonnes dans ce premier truc que tu as fait. tu dois un peu être le mec marrant, le rappeur drôle. Mais pour moi c’est devenu différent, pas mal de gens se sont tournés vers moi, et maintenant je dois être sur que ces gens comprennent qui je suis vraiment. Au début, quand on parlait aux gens, c’était « ah oui, vous êtes ceux qui boivent des bières, qui veulent s’amuser… »… mais on est aussi socialement conscient ! On sait où on veut aller, et les gens suivent, ils savent que la musique est une plateforme, qu’on est plus que dans le délire alcool et « I Love College ». Mais en même temps, on veut s’amuser, on veut boire des bières, on veut se taper des filles, on veut faire tout ça aussi donc, ouais, on essaye de faire les deux.

SURL: Chez SURL, on a l’impression que ta musique s’est tournée vers quelque chose de beaucoup plus jazzy, vintage…je pense à Pabst & Jazz ici, que tu as produit avec Blended Babies…tu es d’accord ?
A.R: C’est quelque chose qui est arrivé naturellement. Le projet n’a fait que mûrir. Mais il y a eu toujours ça en moi, JP joue de la basse, un autre pote joue de la batterie… On est juste une bande de mecs, on était à LA, JP est venu pour 3/4 jours, on a écouté 15-20 disques, bu quelques bières, discuté… Le même genre de conversations qu’on a tous en fait, sauf qu’on les a transformé en rap, et Pabst & Jazz était là ! C’est vraiment surprenant de voir à quel point c’est long de créer de la musique avec un label, tu dois clearer les samples, aller au studio, il y a tout le monde derrière… Pabst & Jazz est vraiment né naturellement, on l’a enregistré dans la cuisine, tous ces trucs… On voulait juste s’amuser et enregistrer un projet loin des studios d’enregistrement. Et les gens ont adoré.

SURL: Doit-on s’attendre à quelque chose de différent avec l’album « Is This Too Orange »?
A.R: Oui, cette fois ce sera plus produit. Mais dès que je fais un disque, la priorité ; j’essaye déjà que ça me ressemble. On veut faire avancer la musique, avancer dans nos projets. Continuer à se donner des challenges, continuer à faire des choses cools, évoluer et devenir meilleur.

 

[highlight]J’adorerais travailler avec DJ Premier.[/highlight]

 

SURL: Y a-t-il un artiste en particulier avec lequel tu aimerais collaborer ?
A.R:
Ouais, clairement. J’adorerais travailler avec DJ Premier.  Qu’on fasse un EP ensemble. C’est quelqu’un que j’admire, j’aimerais vraiment faire des vrais trucs cools avec lui. DJ Premier… Il est génial. Au delà d’être une légende du hip hop, il sait tout faire. Les gens ne le savent pas vraiment, mais il est aussi capable de faire des trucs assez rock, il a produit Christina Aguilera sur trois morceaux… Il peut être partout dans le monde où on fait de la musique.

SURL: Vous vous êtes rencontrés ?
A.R:
Ouais, on est en contact. On en est au début, j’ai pas envie de faire juste une chanson, j’ai envie de faire un vrai projet, quelque chose de conséquent, qui prendra certainement plus que quelques jours. Pour l’instant, on a ouvert le dialogue, on a parlé de tout sauf de musique ! Les choses vont avancer. J’attends avec impatience.

SURL: Et alors, cette histoire avec Jay-Z… Tu es vraiment entré dans son bureau pour qu’il te dise « Ok…you’re nice » ?
A.R:
(rires) Oui c’est arrivé. Mais c’est arrivé tellement vite. C’était complètement inattendu, je suis arrivé dans les bureaux de Virgin, ils m’emmenaient je ne sais pas trop où et là derrière une porte il y avait Jay Z ! Mais tu sais, en fait c’était cool !

SURL: Qu’est ce que tu aimes le plus en France ?
A.R:
Je sais pas, la dernière fois que je suis venu, j’avais 21, 22ans, là je vais en avoir 26, mes goûts ont changé. Récemment j’ai découvert le bon vin, la bonne bouffe… donc ouais voilà :  je suis super excité par le vin, les filles…et la nourriture !

SURL: Si ta musique était un plat, ce serait quoi ?
A.R:
Ça je sais : du foie gras ! (NDLR : Ashera sorti en 2010 une mixtape intitulée Seared Foie Gras with Quince and Cranberry, « foie gras poëlé aux coings et cranberry »).

La chronique de Pabst & Jazz


Download Mixtape « Pabst&Jazz »

Merci à Greg (Universal) pour le phoner, à Nadim Makhlouf et à Joackim Le Goff pour ses questions de dernière minute.

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