[Chroniques] Phonte x 9th Wonder

mardi 4 octobre 2011, par Florian Berger.

Je vais pas vous le cacher, je suis un très grand fan des Little Brother : le légendaire trio composé de Big Pooh, Phonte et 9th Wonder a été une des plus belles découvertes musicales que j’ai pu faire. La même pour vous, j’imagine. Cette semaine, le rappeur Phonte a dévoilé son premier album solo, pile poil en même temps que celui de son « grand frère » 9th Wonder, dont c’est le dixième projet. Fabuleux ou désenchantant ? Verdict.

Phonte – Charity Starts At Home

Phonte n’a pas attendu Leftback et sa séparation avec Big Pooh pour s’illustrer en solo, à travers des featurings aux côtés des Strong Arm Steady ou The Roots par exemple. Il a également fait partie du duo The Foreign Exchange, accompagné du producteur néerlandais Nicolay (qui n’a joué aucun rôle sur ce LP), histoire de garnir un peu plus son CV artistique. Il lui manquait un album solo, c’est désormais chose faite. Pour cela, il a rappelé son acolyte de toujours à la prod :, 9th Wonder s’est occupé d’un tiers des chansons et le résultat est sans appel, il apporte les meilleurs instrus de l’album, Phonte rayonne derrière le micro notamment sur le majestueux « The Good Fight »  et l’excellent « The Life Of Kings » où Evidence et Big K.R.I.T. apportent tout leur savoir-faire. Je parviens même à se demander si Phonte peut se passer de lui. L’album est clairement divisé en deux parties, avec une première partie vraiment hip-hop et une deuxième beaucoup plus portée vers une sorte de R&B, durant laquelle l’artiste nous montre ses qualités de crooner, comme il aime bien le faire  notamment sur « Ball and Chain » et « Gonna Be A Beautiful Night ». 

L’album est bon, voir très bon par moment; seulement, connaissant la palette vocale du bonhomme et son talent qui n’est absolument plus à prouver, je suis presque resté ma faim, en me répétant que le résultat aurait pu être encore mieux. Ok, je ne vais pas faire la fine bouche et savourer avec vous cet opus solide et si agréable.

9th Wonder – The Wonder Years

Après des années d’attente, The Wonder Years débarque enfin dans les bacs. Non pas que le producteur ait chômé, il suffit de zieuter ses collaborations, comme celle avec Murs ou encore plus récemment avec la talentueuse Rapsody. Il y a des albums où on sait qu’avant l’écoute, il sera un bon cru. Je casse déjà le suspens : ce disque en fait partie. La liste des guests est impressionnante, puisque elle couvre l’ensemble du territoire US de l’Est à l’Ouest :  Terrence Martin, Raekwon, Masta Killa, Mac Miller, Blu, Kendrick Lamar, Fashawn. Tous les goûts sont servis. Surtout les bons.

Dés l’intro, le décor est planté sur « Make It Big ». La neuvième merveille du monde prend le micro pour lâcher un couplet et remercie les artistes avec lequel il a travaillé, un bel hommage. On retrouve bien évidemment la connexion familiale avec Phonte sur « Band Practice », puis le fabuleux « One Night » avec Terrence Martin, les coups de saxophone à la fin me donnent des frissons. 9th Wonder donne également carte blanche aux talents de la Westcoast avec Fashawn et Kendrick sur les excellents « Hearing The Melody » et « Enjoy ». Dans un autre style, Raekwon et Masta Killa honorent le Wu-Tang, le premier sur un couplet ravageur comme il sait bien le faire et le second sur un beat magnifiquement scratché. Sans oublier « That’s Love » où Mac Miller confirme qu’il est en phase avec l’univers du producteur, après l’excellente production de 9th Wonder sur « Extra Extra ». Petit coup de coeur également sur « Peanut Better » sur lequel Marsha Ambrosius et Jelly donnent de la voix pour un morceau rempli de classe.

Vous l’aurez compris, il n’y a pour moi rien à jeter de cet opus, tout me semble quasi parfait. Les artistes ont été triés sur le volet et collent parfaitement à l’ambiance chère à 9th Wonder. Une ambiance que certains qualifient volontiers de redondante voire d’ennuyeuse, mais ce jugement reste une simple question d’appréciation. L’album est fignolé de bout en bout et offre une musicalité de haut vol. Comme si Wonder voulait rappeler à tous qu’il faut compter sur lui dans le classement des meilleurs producteurs. Dommage, faudra certainement poireauter 4 ans pour réentendre un nouvel opus de sa part… Pendant ce temps, The Wonder Years figure dans mon top 5 des albums de l’année. Point.

 

Article recommandés

[Chronique] Rapsody – The Idea Of Beautiful
Quand on suit une artiste depuis ses débuts, on est toujours impatient d’écouter son premier EP, après quelques mixtapes pour se faire un nom dans le milieu. Rapsody n’échappe pas…
Big K.R.I.T. brille plus que jamais sur ‘4eva Is A Mighty Long Time’
Après deux albums remarqués en major, Live From The Underground et Cadillactica, Big K.R.I.T. a mis fin en 2016 à sa collaboration avec le géant Def Jam. Mais n’ayez aucune…

les plus populaires