Dooinit Festival, la West Side au Phare Ouest

dimanche 6 avril 2014, par Vincent Broguy.

Pour la cinquième édition du festival rennais Dooinit, direction la Californie. A défaut de nous apporter le soleil de Cali, le festival nous offrait un line-up bien sérieux qui sentait la weed à plein nez : Expansion Team Soundsystem, Dom Kennedy, Blu, MED, ou encore Krondon se sont relayés au mic pendant les cinq jours du festival.  On est allé jeter une oreille pendant deux d’entre eux, et autant vous dire qu’on a pas été déçus. 

On commence par le jeudi. La soirée du 3 avril  à l’Antipode était très attendue et au lendemain de la Champions League – et de la victoire du PSG- , plus d’excuse pour manquer le show ! Entre l’ancienne génération incarnée par MED, Krondon et la nouvelle avec le main event Dom Kennedy, il y avait en effet de quoi se réjouir et oublier les crampons.

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Après des débuts piano avec le set exclusivement west coast du régional de l’étape Dj Spray-G, la soirée a vite fait de s’emballer, emportée par l’énergie dévastatrice d’un Krondon balançant les hits « 7-Eleven », « Lean On Me » et « Get High and Feel Good » sans s’essouffler.  Malgré son autoproclamé « yellow-ass », le type a du charisme et n’hésitera pas, comme tout bon californien qui se respecte, à faire tourner le calumet de la paix. Certains s’en souviennent encore.

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Pas le temps de se reposer : après un break de cinq minutes, Med débarque sur scène sans avertissement, rameutant en deux temps trois mouvements les quelques spectateurs qui étaient partis reprendre leur souffle à l’extérieur. Interprétant aussi bien ses tubes et les morceaux issus du bien nommé Classic le rappeur du label Stones Throw Records a donné de sa personne, n’hésitant pas descendre de la scène et pour rapper au milieu du public, laissant les spectateurs stupéfaits devant la spontanéité du geste.

C’est enfin l’heure de la (vraie) pause. Le DJ du Dom, DJ Drewbyrd, fait patienter les plus acharnés. Premiers pas de danse, et c’est le magistral « Backseat Freestyle » de Kendrick qui sert de rampe de lancement à la fusée Kennedy. Venu présenter son dernier album Get Home Safely après une tournée américaine de plus de 35 dates, le voici enfin en France. Débarquant avec la nonchalance d’une Chevrolet Impala de 64 rutilante option jantes chromés et pneus Daytona, la foule s’empresse, s’entasse, et le charisme du bonhomme termine le boulot. Un seul but pour tous : aller guetter la vibe de la planète LA, que le Dom représente ce soir à merveille : maillot de hockey des Kings floqué Gretzki, shorts, chaussettes montantes et paire de Vans. Tranquillement.

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Il entame son tour de chant par une prod de DJ Mustard « Nothing Like Me« . Simple mais efficace, le refrain est aussitôt repris par l’audience. Ce qu’il faut pour s’introduire, aussi vite qu’une teille de Old English -bottoms up- dans la gorge, avant d’enchaîner avec « Let’s be Friends« . Propre et net, le set est bien rodé. Il balance ensuite un « It don’ t make money, it don’t make sense », en référence au track de DJ Quick – « Dollaz & Sense« , qu’on retrouve dans GTA V.  On regrettera juste l’absence de Skeme, à peine remarquée par le public. Alors qu’il avait déjà fait son taf, Krondon revient en piste pour interpréter son feat « Honey Buns« . Les deux rappeurs se trouvent facilement, et leur entente fait plaisir à voir, comme en témoigne leur accolade chaleureuse à la fin du morceau. Reprenant son souffle et quelques gorgées d’eau, Dom décide de faire monter la température et lâche son excellent « My Type of Party« . Premiers nuages de fumée dans la salle. Le public exulte. Il enchaine avec « Grindin » : même cause, même effet. En dix minutes, Rennes s’est transformé en une gigantesque pool party. Kennedy poursuit, à l’aise, se baladant tranquillement de part en part de l’estrade, n’hésitant pas à plusieurs reprise à interpréter ses morceaux en coupant l’instru. Il cloture son show avec « Black Bentleys », royal. Et nous, on est remontés pour la nuit.

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Ellipse temporelle : direction le samedi soir pour dernière soirée du festival. L’UBU Club affiche complet et dans la file d’attente, bon nombre de personnes n’ont pas leurs tickets. Les billets, dispos depuis 3 mois, se sont envolés comme des petits pains. Pas étonnant quand on jette un oeil à la prog : ce soir, DJ Babu et Rakaa aka Iriscience, deux des Dilated Peoples, sont annoncés pour un DJ set.

Quand on débarque, ce sont les nantais DJ B.Loo et DJ Deheb, moitié du « Funky Bijou » qui se relaient aux platines, rivalisant de classiques du hip-hop. On commence donc par chiller sur du Erick Sermon, Keith Murray, et quelques tracks de Redman.

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Une heure plus tard, DJ Babu et Rakaa débarquent enfin. Ils entament leur set par les morceaux qui ont fait leur réputation, « Crown of Thorns » et « My Way » en tête de file, puis progressivement les MC s’effacent pour laisser parler les platines. On notera la présence bluffante de Rakaa, qui n’hésitera pas à faire monter quelques jeunes sur scène pour revisiter le selfie des Oscars.

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La deuxième partie du set va prendre une autre dimension. Galvanisés par l’accueil du public, les deux membres de l’Expansion Teamn Soundsystem semblent bien décidés à en découdre avec les classiques du hip hop. Pendant une demi-heure, du classique over the classiques « Shook Ones PT2 » à « You Don’t know » de Jigga en passent par le bon vieux « Shimmy Shimmy Ya », tout y passe, déclenchant l’hystérie dans la salle et les derniers twerks du week-end.

Une dernière bouffée de marijuana chaleur, et on quitte le vaisseau mère pour retrouver un autre brouillard, celui de la Bretagne. Des palmiers pleins les yeux.

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