Nos amis rappeurs ont du souci à se faire. En 2016, la punchline est partout. Qu'on la trouve dans les bouches mal rincées de vrais-faux politicards polémistes à la Henri de Lesquen, ou encore sur Twitter ou les plateaux télé, la phrase assassine est devenue un symbole de notre époque. Volatile, puissante, synthétique, elle s'est imposé en quelques années comme un élément indispensable de la panoplie linguistique de tout bon MC ou expert en com'.
Entre raccourcis faciles et éclairs de lucidité, il devient donc de plus en plus dur pour nos rappeurs adorés de tirer leur épingle du jeu. L'exigeance du public et la sur-utilisation du mot punchline pour des formules qui prêtent souvent plus à rire de leur ridicule qu'autre chose, ont transformé cet art de la phrase choc en un sport de précision. A confondre souvent haïkus et high-kicks, on est à deux doigt se là de se dire que certains rappeurs continuent de débarquer sur le terrain avec autant de raffinement qu'un Cégétiste à la remise des trophées du Grand Patronnat. On ne leur en veux pas, la concurrence est rude et même leurs compagnes s'y mettent parait-il. Mais parce que plus que jamais la punchline est un baromètre plus efficace qu'une étude SOFRES pour sonder l'avis de la rue, on vous livre, en association avec Genius France, la quintessence de l'année 2016 en France en matière de punchlines. Attention: lyrics headshots et plumes qui visent dans le mille. Ames sans cible s'abstenir.