My Beautiful Dark Twisted Fantasy

lundi 22 novembre 2010, par Joackim Le Goff.
– “My Beautiful Dark Twisted Fantasy is a true testament to Kanye’s magnificent ability to craft and create music. MBDTF is Mr. West’s fourth studio album – and may very well be his best.” – 10/10 – Allhiphop.com
– “My Beautiful Dark Twisted Fantasy is his most maniacally inspired music yet, coasting on heroic levels of dementia, pimping on top of Mount Olympus. Yeezy goes for the grandeur of stadium rock, the all-devouring sonics of hip-hop, the erotic gloss of disco, and he goes for all of it, all the time. “ – 5/5 – Rolling Stones
– “Boasting a Greek chorus of pop-star cameos, West’s herculean fifth effort is a flawed near-masterpiece” – The Guardian
Après des mois d’attente, de tweets endiablés, de G.O.O.D Fridays et performances scéniques à couper le souffle, le nouvel album de Kanye West parvient enfin à nos tympans. Enfin, plutôt ce qu’il restait de passages inédits. Can Kanye get much higher ? La réponse dans les lignes ci-dessous…
Puisqu’on est pas là pour beurrer les tartines, je ne vais pas y aller par quatre chemins : je ne partage pas l’avis des critiques dithyrambiques ci-dessus (et ce ne sont pas les seules). Enfin, pas totalement. Nul doute que ce My Beautiful Dark Twisted Fantasy MBDTF pour les intimes – est un album marquant. Ce cinquième solo, qui a coûté la petite somme de 3 millions de dollars à Def Jam, est ultra-peaufiné. Ce n’est pas un secret, Yeezy est aussi arrogant dans la vie que perfectionniste envers sa musique. Chacune des treize pistes de cet album n’est pas là par hasard : elles racontent toutes une histoire et s’emboîtent parfaitement entre elles. L’artiste aurait d’ailleurs pu intégrer beaucoup plus de morceaux dans son LP, mais l’ensemble aurait perdu en cohérence.
Bien sûr, tous les morceaux sont d’une qualité supérieure à la concurrence. Certains s’avèrent même magiques. Le boulot accompli avec RZA et No ID sur « Dark Fantasy » est simplement incroyable. « Gorgeous » impressionne par son combo Kanye / Cudi / Raekwon, dont le couplet est servi par une boucle de piano et quelques riffs de guitare électrique absolument géniaux. Le sample de « The Woods » de Bon Iver sur « Lost in the world » déboîte. L’ambiance électrique et ténébreuse de «Hell of a life » donne des frissons. « Devil in a new Dress » ne cesse de me faire kiffer et confirme que Rick Ross reste le maître lorsqu’il s’agit d’enflammer des beats lounge. On pourrait continuer longtemps comme ça, notamment sur « Power », « Monster » ou encore « Runaway », qui nous avaient déjà ébloui lors de leur présentation.
En plus de ça, Kanye n’a pas à rougir de ses prestations au micro. Son flow s’est grandement amélioré depuis ses débuts, il impose différents rythmes sans forcer et contrôle beaucoup mieux le tempo. Longtemps injustement critiqué pour ses lyrics, Kanye s’est vraiment appliqué côté écriture. MBDTF nous plonge ainsi dans ses pensées torturées, entre egotrip affirmé et sincère remise en question. Il en résulte plusieurs jeux de mots et punchlines bien senties, ainsi que quelques couplets étonnants – le deuxième de « Gorgeous » ou celui de « Lost in the World », pour ne citer qu’eux.
Que demande le peuple alors ? Justement, un peu à l’instar d’un Graduation, je n’arrive pas à trouver une véritable personnalité dans cet album. Suffit de regarder le nombre de participations au long de l’album. Kanye ne rappe quasiment jamais seul, comme s’il flippait de se retrouver esseulé. Même à la production, Mr West s’est plus entouré que d’habitude. Une ouverture intéressante mais qui amoindrit l’influence de ce dernier. A l’inverse, 808s and Heartbreak constituait un délire assez particulier, mais unique dans son genre. Enfin, j’admets volontiers que la diffusion massive de la plupart des sons m’a privé de cet essentiel « effet de surprise » qui entoure la première écoute d’un album. Un avis très subjectif, mais je ne suis pas blogueur pour rien.
Une ambiance mystique et éclectique, des morceaux grandiloquents : encore plus qu’à l’accoutumée, Kanye a versé dans la démesure. Presque un peu trop. Grandiose, mais suffisant pour détrôner « College Dropout » dans le coeur des nostalgiques ? Pas sûr.

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