[Chronique] Metric – Synthetica

mercredi 13 juin 2012, par Marine Cagniet.

Avant d’être le groupe repris dans Grey’s Anatomy et Twilight, Metric est une histoire de génie musical. Depuis hier, « Synthetica » le cinquième album du groupe Canadien est disponible outre-atlantique, et le sera en France le 25 Juin. Metric sera aussi  en concert à Paris, le 3 Juillet.

Synthetica comme le bruit artificiel des synthés, éléments de prédilection du groupe, omniprésents sur l’album. C’est d’ailleurs ainsi qu’il commence, sur les deux premières minutes de « Artificial Nocturne », où l’on a une espèce d’instru bouillonnante dirigée par le clavier d’Emily Haines qui introduit l’album par un « I’m just as fucked up as they say« . Le ton est donné. Synthetica sera un album engagé et politique, contrairement au très pop et léger Fantasies, sorti en 2009.

Les paroles des deux premiers singles « Youth Without Youth » et « Speed the Collapse », tous deux inspirés par les émeutes de Londres l’été dernier et par la crise financière de Wall Street, en sont la preuve. Pour avoir été dans les émeutes l’été dernier, l’énergie que dégagent ces deux titres est appropriée aux événements Londonien, et lorsque Haines chante « On the count of three jump with me » on l’imagine en véritable chef de cortège faisant naitre toute l’énergie d’une foule. On imagine aussi facilement ce moment en live, où la puissance du groupe entrainerait le public.


Retour au calme avec « Breathing Underwater », démonstration pop, où la voix d’Emily Haines soulignée par des synthés old school est le principal instrument. On retrouve ces synthés dans « Dreams so Real » dont le titre est une référence à un poème écrit par son père, Paul Haines. C’est aussi le seul titre où la chanteuse délaisse ses préoccupations sociétales pour s’interroger sur elle-même : « Have I ever really helped anyone but myself/To believe in the power of songs/To believe in the power of girls » – c’est aussi la plus calme et planante, comme une pause à la moitié de l’album. On pourrait aussi classer « Clone » dans la catégorie des rares chansons calmes de l’opus, bien qu’elle soit plutôt une sorte de pop-mélancolique des années 1990, faisant écho au dernier morceau « Nothing but Time », toujours mélancolique, mais donnant plus dans l’électro-rock à la fois doux et gai.

Sous ces airs d’ultra-pop acidulée, « Lost Kitten » fait référence aux manifestation québécoises et au départ du groupe de leur compagnie pour devenir indépendant : « Don’t say yes if you can say no/victims of the system« . Avec les premières secondes de ‘The Void », on se prend pour Scott Pilgrim, tout droit sorti d’un jeu vidéo. Les synthés made in 1980s’ font penser au premier album du groupe, Old World Underground, Where Are You Now.


Pour la première fois depuis « Grow Up and Blow Away », une voix masculine se marie à celle d’Haines, et pas n’importe laquelle, puisque ce n’est autre que Lou Reed (ancien Velvet Underground) qui s’invite sur la légèrement psyché « The Wanderlust ». Enfin, si on devait résumer l’album en une seule chanson, ce serait probablement avec le morceau éponyme « Synthetica », où Haines plaide : « Some of us are wild ones/waiting for the crowd shot to be seen/I’m not Synthetica« .  Après 3 minutes d’életro-pop, guitare et batterie s’enragent enfin, ce qui résume assez bien l’esprit de ce nouvel opus.

Lors d’un entretien avec le magazine Spinner, Haines a déclaré: « We need energy and that’s the one thing I’ve always felt we were never able to bring, so that’s what we brought« , et s’il y a bien en définitive un mot pour résumer Synthetica, c’est probablement celui-ci.

 

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