Metek, devenu Riski, fout le feu avec un nouvel EP

vendredi 20 mars 2015, par Antoine Laurent.

« Ne pas pouvoir chanter, c’est une illusion. À chaque fois qu’on te dit que tu ne peux pas faire quelque chose, c’est une disquette. Mais je suis un gros bâtard moi, toute ma vie j’ai voulu arrêter le rap. Je ne suis pas un héros à ce niveau là, je suis un enculé. Mais c’est pas possible de stopper. Les émotions se transforment en rimes à chaque fois. C’est super mystique. Des ghettos aux Etats-Unis y’en a plein, mais y’a combien de Biggie ? De Lil Boosie ? De Booba ? Y’a combien de Metek ? Y’en a qu’un. » (‘Metek est mort, vive Riski’ via Noisey)

Riski intrigue. À chacune de ses rares sorties médiatiques, le rappeur marque les esprits. Quand Noisey, encore, demande aux « darons du rap » de donner leurs avis sur le clip de Sarcellelite, Metek, devenu Riski, s’enflamme : « Mon père a été assassiné. Je n’aurais jamais fait un clip pareil, même à cet âge là. Pas ‘pour de faux’. Ma mère m’interdisait de jouer avec des armes à feu factices. Le fait que les Blancs nous haïssent et me mettent dans le même sac qu’eux ne me fait pas rire. »

L’homme est un ovni sur la scène rap hexagonale. Avec un premier album acclamé par la critique, le rappeur de 35 ans de l’écurie Bad Cop Bad Cop avait déjà fait fort : peu de projets peuvent se targuer d’avoir récolter autant de louanges en 2014. « Un projet sauvage et raffiné, harmonieux et cacophonique. Un disque qui m’accompagne depuis sa sortie et même un peu avant lorsque son label me l’avait envoyé« , écrit Mehdi Maizi de l’Abcdrduson. Un exemple parmi beaucoup d’autres tellement la presse rap est unanime sur la qualité du projet au moment de sa sortie.

Un disque que tous ne qualifient pas forcément d’accessible, tellement Riski entraîne son audience dans l’océan de sa vie, tumultueux à souhait. Un projet autobiographique (mais pas que) où il n’est pas rare de se perdre en cours de voyage. Avec Matière Noire, son nouvel EP, Riski propose un cinq titres enivrant, mature et dont les codes, de fond et de forme, parlent à un plus grand public. Un public qui a toujours été curieux, intrigué par l’homme et par son craft, mais qui n’arrivait pas forcément à suivre le rythme. « On va passer l’hiver dans la haine de l’autre. »

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