Nicki Minaj – Pink Friday

mardi 23 novembre 2010, par Antoine Laurent.
« I got the pumps, it ain’t got medicine
I got bars, Xenocin
I’m a bad bitch, I’m a cunt
And I’ll kick that hoe, punt
Forced trauma, blunt
You play the back, bitch, I’m in the front »

Knocked out.
J’ouvre les yeux, je tremble encore. Mon équilibre est instable, et je ne suis pas sûr d’être pleinement lucide. Tel un direct du droit, j’ai pris Pink Friday dans la gueule.

Aujourd’hui est sorti le premier album d’Onika Maraj, la groupie New Yorkaise qui martyrise les micros du pays sous le nom de Nicki Minaj. La plus slutty des artistes du moment n’a cessé de surprendre son monde cette année, en dépassant son image de Barbie du Young Money pour devenir un icône à part entière, respectée par ses pairs et plébiscitée par son public. Son album était logiquement attendu au tournant, notamment du fait de l’impressionnante lineup réunie pour l’occasion : Kanye West, Drake, Rihanna, Eminem, Will.I.Am… Rien que ça !

Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle n’a pas déçu. Pour tout avouer, j’ai toujours trouvé qu’il était délicat pour un mélange de chromosomes XY d’apprécier réellement – c’est à dire d’écouter en boucle – le rap sortant de la bouche d’une XX. Et puis j’ai eu tort, et Nicki m’a prouvé le contraire.

En balançant d’entrée de jeu I’m the Best, Minaj oblige notre hochement de tête. Flow rapide et entrainant sur une production certifiée Young Money, la mayonnaise prend tout de suite. Ses punchlines assassines peuvent se développer tranquillement, et nous préparer au terrible Roman’s Revenge qui nous attend sur la track suivante. Wow, rarement Slim Shady n’avait été si agressif, et rarement un duo si inattendu n’avait fait autant de dégât. Incontestablement une des pistes majeures de l’album, qu’on ne se lasse pas d’écouter en fronçant les sourcils. Dans le même genre, Blow Ya Mind fait certainement son effet. Le genre de son à balancer dans une soirée déjà intense pour provoquer l’hystérie la plus totale, avant que vous n’acheviez tout votre monde avec Did It On’em, moins agressif, mais beaucoup plus crunky.

Mais Minaj nous prouve à travers Right Thru Me, Dear Old Nicki et Last Chance qu’elle s’est aussi développer un flow calme et reposé sur une mélodie qui nous force à pousser la chansonnette. En laissant le pitbull qu’elle peut être de côté, elle s’affirme en tant que caniche à froufrou, et aussi bizarroïde que ça puisse paraitre, cela apporte une diversité à son album que nul ne regrettera. En samplant ensuite Annie Lennox sur Your Love, elle étale ses influences musicales et nous sort un morceau hybride qui s’affirme déjà comme un des hits de l’album.

Et des hits, il y en a. De la bonne production bien commercial qui s’écoute toute seule, obligatoire au succès d’un album. Mais ne voyez pas une consonance péjorative derrière cette phrase, tellement chacun appréciera à sa manière Fly avec Rihanna, Moment 4 Life avec Drake, Check it Out avec Will.I.Am ou encore Blazin avec Kanye West dont on vous avez parlé il y a quelques jours. Chacun des artistes amènent sa touche perso à l’album de Minaj, et en fait un véritable concentré de « bon » hip hop, qui s’écoute et qui s’oublie certes, mais qui s’écoute tout de même pendant pas mal de temps.

Elle nous avait prévenu, « you won’t skip any track ». Elle avait raison.

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