[Photos/Interview] Christophe Kutner

mardi 5 mars 2013, par Julie Green.

Dernier coup de coeur en date : Christophe Kutner. Découvert sur Tumblr, j’ai tellement craqué pour l’univers du photographe que j’ai décidé de l’interviewer dans la foulée. De ses débuts aux cotés de Horst P. Hosrt, à ses premières collabs avec Vogue en passant par sa vie paisible à NY, passage en revue exhaustif d’une des plus grandes figures de proue du réalisme moderne, quelque part entre la poésie d’Hamilton et l’impertinence pop de Richarson.

Christophe Kutner est né à Narbonne. Il déménage à Paris à l’âge de 4 ans, puis y étudie la médecine pour faire plaisir à ses parents, avant de tout lâcher pour la photo. Grand bien lui en fasse, et le mot et faible. Il assiste aussitôt le légendaire Horst P. Horst, qui restera un de ses grands mentors et une source d’inspiration permanente : « j’ai eu la chance immense de le rencontrer quand je commençais a vouloir être assistant, et ça a cliqué. J’ai travaillé en Europe avec lui les dernières années de sa vie. C’était comme avoir un lien avec l’histoire de la photo de mode, et de la photo tout court. »

En 1993, Christophe commence à voler de ses propres ailes et publie ses premiers clichés dans les plus grands magazines internationaux, notamment les Vogue français, allemand, espagnol, italien et US. En parallèle, il collabore avec Versace, Givenchy, H&M, Banana Republic, Valentino, Rolex, Mercedes et bien d’autres. De ces premières années, Christophe garde de très bon souvenirs, et un profond sentiment de liberté : « Progressivement, j’ai découvert d’autres horizons. Je me suis éloigné de l’esthétique glacée des maîtres de la lumière comme Horst, ou finalement le modèle n’a que très peu d’importance, et où sa personnalité n’est pas tant la source d’intêret que les ombres et les hautes lumières qui la sculptent. » De nouveaux modèles et une toute autre approche de la photographie s’imposent alors : Robert Frank, Larry Clark ou William Eggleston, pour qui « les personnes ou mêmes les objets sont primordiaux à l’image. »

Rapidement la technique -dont il n’oublier pas de souligner la nécessité « elle permet de s’en affranchir sans être sans arrêt heurté à des limites. », va céder place à un monde entier de création, de libertés, et de revendications à travers une quête permanente du réalisme. C’est ce qui le pousse à créer, afin de toujours résonner « en opposition au monde glossy retouché et faux, jusque dans ses valeurs que nous a imposé l’industrie du luxe. »

Il vit désormais entre Paris et NY, dans l’East Village, où sont installés ses agents. De NY, il garde une profonde admiration : « Je vis a NY par choix esthétique, le coté chaotique de la ville contre l’uniformité grise de Paris, sentiment qui se retrouve un peu aussi sur les habitants », mais aussi un intérêt marqué pour sa jeunesse « J’ai l’impression de voir plus de jeunes ici. C’est surement faux , il y en a surement autant a Paris, mais ce doit être un effet d’optique…comme quand tu es en Arizona et que tu te dis que le ciel est plus grand … »

Ses inspirations aujourd’hui : Le travail sur Immediate Family de Sally Mann, des choses plus symboliques comme dans le travail de Francesca Woodman, la vision structure des portraits de Roger Ballen, l’originalité de Joel Peter Witkin…

Je vous conseille fortement d’aller visiter son site, ici, et son projet en cours, ici.

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