Big Budha Cheez ou le syndrome de l’Âge d’or

jeudi 1 janvier 2015, par Valentin.

Au détour d’une discussion on ne peut plus classique sur le sens de la vie et sur l’utilisation du couteau ou de la cuillère quand on étale du Nutella, on est venu me parler de Big Budha Cheez. Donc, par naturelle curiosité, j’a tapé leur nom sur google et je suis tombé sur un tas de vidéos d’individus aux yeux injectés d’hémoglobine en tube en train de s’occuper de quelques plantes vertes, mais pas de hip hop ici. J’ai quand même voulu pousser mes recherches un peu plus loin. Bonne idée.

Big Budha Cheez est donc un duo de rimeurs de Montreuil qui développent des productions old school diablement efficaces. On a donc discutés avec les deux bonhomme pour en savoir un peu plus sur leur travail. Le crew est donc composé de deux membres du collectif « Exepoq Organisation » : Prince Waly et Fiasko Proximo a.k.a Lord. Ce qui frappe tout d’abord sur ce que propose le duo, c’est l’atmosphère nineties qui se dégage du flow et des instrus : on pense Stan Smith, walkman et magnétoscope à la première mesure. « Il n’y a pas vraiment de retour aux sources, le truc nous vient naturellement, rien n’est calculé que ce soit dans le flow ou dans le visuel. On essaie de créer une atmosphère propre a nous, quelque chose qui nous ressemble. Mais il ce trouve que nos inspiration proviennent d’une certaine époque, il est normal que nos arts transpirent les années 90. » On est en droit de se méfier ; surfer sur la vague du « c’était mieux avant » peut être vite lassant. Mais on perçoit ici deux artistes réellement inspirés par une atmosphère qui a pu les bercer. « Nos grand frères écoutaient ces groupes avant nous, du coup on a grandi avec. »

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C’est donc dans cette philosophie et cette mouvance qu’ils dépeignent leur vie, leur vision de ce qui les entoure. Alors quand on leur demande quel est leur avis sur la musique actuelle, ils ne peuvent s’empêcher de citer le code des samouraïs – le Hagakuré : « Il est dit que ce qu’on appel ‘l’esprit d’une époque’ est une chose à laquelle on ne peut pas revenir, et si cet esprit ce dissipe progressivement c’est que le monde approche de sa fin. Aussi même si l’on souhaite changer le monde d’aujourd’hui et revenir à l’esprit d’il y a 100 cent ans ou plus , cela ne ce peut . C’est pourquoi il faut tirer le meilleur partie de chaque génération. »

Des paroles qui se transposent pas à pas dans les flow qui s’entremêlent et se complètent au fil des titres. Il serait difficile de restreindre leur travail à une influence ; on perçoit à la fois cette atmosphère « à l’ancienne » mais également des sonorités et références outre-atlantique. Le tout est efficace et rentre en adéquation avec le beat pour fournir une véritable identité à l’ensemble. Dans un paysage ou les sons peuvent se succéder et se ressembler, Prince Wally et Lord apposent leur marque au fer rouge. « Nous on fait ce qu’on a a faire de manière artistique et non pour contrôler une image , le public fera sa conclusion comme bon lui semble. »

Leur influence ne se manifeste pas que d’un point de vue musical, les clips qu’ils ont produit jusque là reprennent de nombreux codes aux origines des clips de hip hop. Entre la VHS en fin de vie et le Miami Vice crasseux émerge une nouvelle façon d’appréhender la vidéo de rap. D’autres artistes principalement US commencent à utiliser ces procédés pour des résultats méchamment efficaces. « C’est Clifto Cream qui réalise nos projets visuel , faisant parti du même collectif nous collaborons ensemble pour la mise en scène et la qualité d’image. Provenant lui aussi des même aspiration , tous ce fait en général très naturellement. »

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On vous conseil donc de les suivre étroitement durant les prochains mois car les Big Buddah Cheez risque de faire parler d’eux. « En ce moment nous sommes sur un nouveau projet beaucoup plus élaboré et travaillé, mais pour ce qui est de l’album on attend d’avoir plus de maturité, d’expérience, de temps et d’argent. » Et si vous voulez les voir en live bientôt, ils seront au divan du monde pour le retour de Lesartstreet le 14 décembre prochain. Alors ne vous en privez pas, et en attendant vous pouvez toujours écouter leur mixtape.

(Un merci à Léo L. pour la découverte)

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