[Mixtape] Yonas – The Transition

mardi 24 juillet 2012, par Joackim Le Goff.

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Le hip-hop, c’est quand même incroyablement créatif. Il ne se passe pas une semaine sans que je découvre un type sorti de nul part et s’installe dans ma playlist sans frapper avant d’entrer. Concernant Yonas, le topo est un peu différent. Petit phénomène new-yorkais, le type s’était un peu incrusté en 2009 avec un album The Golden New Era, porté par un « Banga » qui avait créé la surprise. Comme beaucoup de one-hit wonder, le plus dur reste de convertir l’essai. Deux autres projets l’ont enté, I Am Us et The Proven Theory avec un peu plus de succès, comme l’attestent les clips de « Shy Kidz », « I Could » et « Fall Back ».

Intéressant, mai sil a fallu attendre fin 2011 pour que le renard casse vraiment la baraque en repompant « Pumped Up Kicks » : 2 millions de vues qui doivent beaucoup à Foster the People, mais aussi à son flow mitraillette. Plus récemment, Il a séduit les amateurs d’électro gonflé au rap – ou l’inverse – avec la vidéo de « The Transition ». Un banger très correct pour booster sa mixtape du même nom, sortie en indépendant mais poussé par 2dopeboyz et quelques autres influenceurs d’internet. Surtout, le kid à de l’ambition « Put the crown on the head of the king of the underground / No Rihanna, Kanye, no chica but I run this town. ». Mieux : si l’on se fie aux commentaires de certains fans sur Youtube, « YONAS is what the music world needs ». Suffisamment intriguant pour me plonger dans cette nouvelle mixtape pendant une heure creuse au boulot.

Une cassette clairement dans l’air du temps, comme les précédentes : traduisez sonorités électro type  « I Don’t Give a Damn »,  ou un peu faussement pop-rock (« Looking for You », « Wanna be Loved »).  La reprise de « Pumped up Kicks » ne suffisait pas, alors Yonas a fait comme tout le monde : un remix de « Midnight City » par-ci, un freestyle sur un beaut à peine dérivé du « Paradise » de Coldplay par-là. Tiens, « One More Time » des Daft passe aussi à la moulinette. Le principe de la Face B à son maximum : il faut que l’auditeur, de préférence lambda, se retrouve en terrain connu en entendant les plus hits mainstream. Une manière de dépasser son statut d’artiste local pour tenter d’amadouer d’autres tympans que ceux de son quartier. En même temps, le natif du Bronx ne trompe pas sur la marchandise : du hip-hop festif, grand public, saupoudré de quelques morceaux plus mélo.

Derrière cette façade un peu superficielle, il ne faut pas se tromper sur les qualités d’entertainer de Yonas, mais aussi de lyriciste : Brother Ali ne s’y est pas trompé en acceptant un featuring sur  l’excellent « A Reason to Breathe », qui mérite que je partage le début du premier couplet :

« I’ve been searching for a reason to live
And I don’t wanna take, I want a reason to give.
There’s something deep inside of me that eats of my ribs
I wonder if I live to see me and my kids.
‘cause the world’s in trouble, and it’s ‘bout to get a little worse
It all started when I tried to dry my little verse »

Au final, la grande force de Yonas se trouve peut-être là : toucher la masse avec des refrains chantants et efficaces, puis convaincre les amateurs de hip-hop en abordant une variété de sujets avec maturité et sensibilité.

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