Le règne animal de Julie Roch-Cuerrier

vendredi 11 octobre 2013, par Marine Cagniet.

La société contemporaine est-elle une jungle urbaine ? C’est la question que je me suis posée en découvrant l’oeuvre de l’artiste Québécoise Julie Roch-Cuerrier. Face à moi, des impressions taille réelle de créatures mi-femmes, mi-animaux. Réalisés par impression numérique, ces grands formats de l’artiste constituent un montage de photographies personnelles et d’images modifiées montés ensuite sur panneaux en PVC.

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Après une licence en Beaux-Arts et un master en Marketing de l’Art, Julie Roche-Cuerrier vient de s’exiler à Londres afin d’étudier « L’Art Imprimé » au Royal College. Ce processus d’impression permet aux artistes de réaliser plusieurs exemplaires autant sous la forme de sérigraphies, de lithographies, que de photographies et d’impressions numériques.

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Aussi bien dans ses dernières impressions qu’avec ses peintures, l’artiste est principalement inspirée par sa ville natale. A tête de bœuf, de cheval ou d’oiseaux, chacune des images multicolores de Julie R-C sont uniques, à l’image de la population montréalaise. En effet, à travers sa série Le Règne Animal, l’artiste explore son passé et analyse la jeunesse canadienne à travers son ethnicité qui en fait sa richesse.

 

Avec leur visage animalier, ces personnages féminins ne sont pas sans rappeler des déesses antiques

 

Dans les conditions politiques actuelles, le discours de Julie est d’autant plus apprécié, qu’elle représente la pluralité de son environnement urbain comme une richesse culturelle.  La dimension sociale et identitaire sont très présentes. Imprégné par l’actualité, on pourrait lire  travers ses installations, une remise en question de « qu’est-ce qu’être Québecois ». Beaucoup d’entre nous sommes aujourd’hui héritier d’une multiculturalité,et face aux créatures à demi-humaine, on s’interroge aussi bien sur notre identité sociale que physiologique. Comment me vois-je ? Comment les autres me voit-ils ? A quelle communauté appartient-je ? Comment représenter mon appartenance ? Au delà des questions ethniques, elle interroge sur les notions de séduction et de perfection du corps. Avec leur visage animalier, ces personnages féminins ne sont pas sans rappeler des déesses antiques, dont le corps respecte les normes du canon de beauté.

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Bien que l’artiste s’inspire de son passé, son œuvre est plus que cohérente dans la société contemporaine. Elle cherche à traduire l’essence de la ville dans laquelle elle se trouve, et ayant récemment quitté Montréal pour Londres, il me tarde de voir comment la folie briths aura fait évolué l’œuvre de Julie R-C.

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