Sniper : ‘La scène, c’est notre tribunal’

vendredi 11 novembre 2016, par Olivier Cheravola. .

À l’instar de Kool Shen, les trois membres de Sniper sont les héros d’une histoire de come-back comme le rap a appris à les adorer. Dans leur cas : le groupe qui fit danser et réfléchir la France de Sarkozy et transpirer ses ministres, pour finir par une période de stand by entamée en 2011. Avant de revenir aujourd’hui, avec la ferme intention de reprendre les choses où ils les ont laissées. Entretien réalisé en collaboration avec Yuma Productions lors du passage du groupe à Lyon, trois semaines avant leur Zénith de Paris, pour le « Classics tour ».

Il y a les centaines de milliers d’albums vendus, les disques de platine, le fameux duel contre Sarkozy. À travers les années fastes d’une époque où le rap français assoit sa force économique, Aketo, Blacko et Tunisiano auront appris à se connaître, au sortir d’une jeunesse pas forcément préparée à un succès prématuré. Jusqu’au départ de Blacko en 2007 et la mise en mode veille du groupe en 2011. Une période de séparation qui les aura vu faire éclore trois sillons en solitaire, jusqu’à l’annonce récente de leurs retrouvailles lors d’un passage promo de Blacko à Skyrock. En quelques années, le rap français a sans doute beaucoup évolué, il y a de quoi se demander ce que le trio a encore à offrir au public. Quand on les rejoint dans leur loge du Radiant quelques heures avant qu’ils le retournent avec ferveur, les trois kickeurs semblent en tout cas ne jamais s’être quittés.

Toujours affables et d’une simplicité rare, le trio décortique avec humilité ces trop longues années de silence. « On avait un goût d’inachevé », nous confie Tunisiano. « On a le rap qu’on mérite », renchérit Aketo quelques minutes après nous avoir confié sa passion pour Alkpote. De quoi être rassurés sur leur album à venir et le fait que le groupe est aussi à l’aise dans son époque que sur scène, leur véritable terrain de jeu. Et les 1200 fans agglutinés dans la salle du Radiant le confirmeront : Sniper en 2016 vise toujours aussi juste.

Vidéo réalisée par Jonathan Morel pour SURL et Yuma Productions.

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