Vince Staples, made in West Coast

lundi 6 mai 2013, par Alix Bourdelon.

Comment présenter Vince Staples ? « She’s kicking and screaming, begging for me to fucking stop it ; Look, you know it’s not rape if you like it, bitch« . Plain and simple. Des lyrics très hardcore et imagées qui l’ont souvent assimilé au crew Odd Future. Mais non, Vince Staples est le genre de mec à faire son chemin seul. Et à ne pas sortir d’EP depuis ses débuts alors que ses premiers titres datent de 2010. Une sorte de mystère.

Il suffit d’une écoute pour comprendre que le californien a un talent énorme. Souvent comparé à Earl pour son flow et son level – pour certains, le seul capable de l’égaler-, le MC est un régal à écouter : un flow lancinant, lent, qui s’adapte à absolument tous les beats. Et pas seulement au hardcore ou à l’horrorcore. Un caméléon qui, pourtant, reste en-dessous des radars. Pourquoi ? Parce que le rappeur est sujet à toutes les polémiques : du racisme anti-blanc à Tyler annonçant cash qu’il n’aime pas du tout le gamin. On ne connaît pas encore la raison de cette « haine », mais cela n’empêche que Vince traîne avec des mecs de OF et collabore parfois avec Earl.

Sa petite pépite, s’il n’y en avait qu’une, serait sans doute sa mixtape avec Michael Uzowuru : Winter In Prague. Ce dernier a produit toutes les tracks de cette ‘tape et Vince arrive à magnifier tout ça, sans forcer. On a une impression de facilité dans sa voix. Ses textes sont assez violents : drogues, viols fantaisistes, bref des trucs de barjots. Le style, très froid et minimaliste des prods d’Uzowuru, s’emboîte parfaitement avec le flow de Vince. Mais il faudrait ajouter Shyne Coldchain Vol. 1 pour être complet et comprendre la polyvalence du rappeur. Non, le MC n’est pas seulement doué pour rapper sur des beats sales. La preuve en est sur « Taxi » où, mélancolique, il raconte comment il coupe la gorge à celle qu’il lui a brisé le coeur. Pourtant le beat est doux, voire nostalgique. Mais sa meilleure track est sans aucun doute « Versace Rap » : on arrive à comprendre d’où viennent – plus ou moins – les rumeurs sur son racisme anti-blanc « Never had belief in Christ, cus in the pictures he was white Same color as the judge that gave my hood repeated life« . On retrouve toujours Michael Uzowuru à la prod qui distille un petit bijou.

Le long-format de Vince Staples devrait arriver cette année. Certains avancent même que Mac Miller serait à la production. Mais avec ce genre de MC instable, on ne sait jamais à quoi s’attendre. Mais, si par hasard, il nous pondait un banger sans nom, ne soyez pas vraiment étonné. Parce que le MC avait déjà pavé le terrain de bombes. Et que même si Tyler déteste l’homme, il a été obligé d’avouer qu’il se débrouillait bien au mic.

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