Vintage : Mobb Deep, The Infamous

lundi 3 juin 2013, par Valentin.

Après avoir chroniqué le légendaire Lifestyle Ov Da Poor And Dangerous de feu Big L, je n’ai pas réussi à m’arrêter. Il faut dire que déblatérer sur des albums aussi bons, sur des artistes qui ont tant fait pour le hip hop est une véritable bénédiction. On va donc revenir sur la création du groupe et ce qui a mené à la réalisation d’un projet considéré comme un des meilleurs albums rap de tout les temps. Allumez le gaz, branchez vos enceintes et plongeons nous dans les bas fonds de Queensbridge.

« The Infamous » fut le deuxième album réalisé par Mobb Deep, le premier étant « Juvenile Hell » (produit par « feu » – vu ses perfs actuelles – DJ Premier) qui porte particulièrement bien son nom sachant qu’à la sortie de l’album, les deux compères étaient tout juste âgés de 18 ans. Mais alors qui sont-ils ? Havoc et Prodigy se rencontrent à l’age de 16 ans dans leurs école d’art du Queens et fascinés par leurs ainés rappeurs, ils décident de se produire ensemble. 
Ils signent alors sur le label «4th & Broadway» et enregistrent «Cop Hell» en 92. C’est là que Mobb Deep est véritablement né. L’album qui restera gravé dans l’histoire du groupe et du hip hop sort en 1995 sous le label «Loud Records». Le rap hardcore a trouvé sa voix, et l’album entraine précipitamment Mobb Deep sous les projecteurs.

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L’album est en effet acclamé dès sa sortie, il reste durant 18 semaines au Billboard 200 et s’accroche 34 semaines au top R&B/Hip-Hop. Il est également certifié «gold» par la Recording Industry Association of America, ce qui n’était pas ce qu’il y a de plus commun pour un album hip hop à l’époque et surement pas pour deux gamins de 19 ans.

Outre sa reconnaissance par les magazines de l’époque tels que «The Source» ou «Allmusic», les critiques du rap lui ont assuré une certaine perennité en étant classé parmis les 500 albums que «vous devez avoir avant de mourir» par Blender, et fut élu parmis les «51 albums qui représentent une génération, un son et un mouvement». Mais l’album ne se limite pas à ses titres honorifiques ; quel fan de hip hop ne commence pas à bouger la tête des qu’il entend la gazinière de « Shook Ones Part II » ? On va donc se pencher sur ce bijou des années 90 que l’on se complait à repasser sur notre mange disque (ou notre gramophone).

 

« For every rhyme I write it’s 25 to life
Yo it’s a must, in gats we trust, safeguarding my life
Ain’t no time for hesitation, that only leads to incarceration »

 

« Shook Ones Part II » est sans équivoque le morceau phare de l’album, il succède logiquement à « Shook sorti quand à lui en 1994.Le morceau est alors classé parmis les 50 plus grand sons Hip-Hop de tout les temps. A l’image de l’album, le morceau est sombre, torturé, il nous entraine dans les bas-fonds avec un regard grave sur une société violente. Violence qu’il retranscrit par quelques touches de piano appuyées par un beat pesant. On étouffe a travers ce paysage malsian et le flow de Prodigy nous enfonce un peu plus dans cette paranoïa juvénile.

Bien qu’il soit difficile de passer a coter de « Shook Ones » quand on parle de l’album « Infamous », ce n’est pas le seul morceau à avoir laissé son empreinte sur la scène musicale new-yorkaise. « Survival of the Fittest », dans la même veine, inspire une loi du tallion viscérale, un morceau aussi sombre qu’enivrant. Mobb Deep en pleine gloire, une nova dans le ciel sombre de Brooklyn.
 Quand au magnifique « Right Back At You » en collaboration avec Ghostface Killah et Raekwon (rien que ça), il représente bien cette mise en abime du glauque new-yorkais. L’instrumental évoque et invoque toute cette ambiance ; le saxophone vibrant de « Give up the goods (Step up) », le piano mélancolique de « Temperature’s Rising ». On séloigne des productions du Wu-Tang de l’époque qui se lancaient dans une fresque plus coloré des quartiers, a force de sample old movies ou soul. Cet album nous livre un zoom persistant sur un univers malfaisant, une réalité putride, un quotidien qui sent la poudre et la sueur.

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On ne va pas vous la faire « il faut absolument écouter ça avant de mourir », car vous écoutez ce que vous voulez et vous pouvez donc évidemment louper ce chef d’oeuvre. Mais je ne peux m’empecher de vous dire que c’est une pierre sur laquelle repose les fondements du hip hop dans son intégralité.

Et à chaque écoute c’est une fusillade et un mort de plus dans ton cortex cérébral, une salve d’endorphine pour ton âme, une volée de chevrotine le long de ton épine dorsale.

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