Kekra : ‘C’est pas question d’être en avance, mais plutôt de retard »

mercredi 5 juillet 2017, par Olivier Cheravola. .

« Le rap c’est de la merde, mais c’est pas de ma faute si je suis fort à ça. » C’est avec ce genre de réponse que Kekra semble tailler sa part de légende, à grand renfort de morceaux de plus en plus addictif au rythme des sorties. À l’occasion de sa présence remarquée lors de la nuit estampillée « Grime » du festival Nuits Sonores à Lyon, nous sommes allés à la rencontre de celui qui, définitivement, incarne plus qu’un concept masqué.

L’anonymat, ce nouvel eldorado. À l’heure où les selfies pullulent dans nos timelines, il semblerait que la discrétion devienne une denrée rare plus que convoitée. Kekra, l’auteur de « Sans Visage », l’a très bien assimilé. Cultivant soigneusement une image à l’esthétique soignée, le rappeur anonyme se pose en tireur isolé à chaque sortie de projet, bien décidé à en découdre avec les étiquettes. De quoi titiller la curiosité et devenir accro à sa musique plus rapidement que prévu, au point que médias et festivals courtisent désormais le représentant du 92. Peu de rappeurs français peuvent en effet se targuer d’être à la fois seul rappeur français confirmé à être invité à côtoyer le taulier Stormzy, mais aussi le seul frenchy présent sur les scènes de festivals électro ou pointus – celle de la Peacock Society le 7 juillet prochain, par exemple – tout en intéressant les américains de Viceland. Ça serait évidemment faire insulte au travail de Kekra que de le réduire à un phénomène masqué récupéré par la hype, tant il suffit simplement de gratter la première couche planquée sous les effets auto tunés et l’égotrip pour se rendre compte que notre homme avance finalement pas tant à couvert que ça, avec une authenticité à toute épreuve. Entre franchise sur son avenir sans le rap et posture humaniste anti-frontière, on a rencontré le trublion cagoulé juste avant son remarqué passage à Lyon pour revenir sur son parcours, et sa façon de concevoir l’hybridation dans sa musique.

Une vidéo réalisée par Jonathan Morel, encore et toujours.

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