Dans le four, en Nouvelle-Zélande, avec Skepta

jeudi 14 janvier 2016, par Antoine Laurent.

Un voyage en famille, une rencontre improbable. Dans les rues de Wanaka, petite ville de l’île de Sud de la Nouvelle-Zélande de 6000 habitants, on a par hasard croisé Skepta. On en a recraché nos kiwis et on l’a suivi jusqu’à ce qu’il monte sur scène, le soir même, devant des centaines de Néo-Zélandais déchaînés. Une improbable tranche de vie immortalisée en vidéo, dans l’épicentre d’un pogo constant où le destin nous a mené.

La vie est faite de moments étranges. Le reste est insipide, sans saveur car trop routinier. Quand on y réfléchit vraiment, le fil de notre existence se tisse entre les différents points plus mémorables que les autres, ceux qu’on oublie en quelques semaines à peine. Souvent, ces highlights de notre passage sur terre résultent de situations impromptues. Celle-ci en est une.

Au moment où je fais péter mon épargne pour rejoindre ma mère, ma soeur et mon frère à l’autre bout du monde, je m’attends à tout, mais vraiment à tout. Par contre, quand je cherche un truc à grignoter à Wanaka, petite bourgade de Nouvelle-Zélande, j’ai du mal à croire que le mec que j’aperçois au loin, torse nu, casquette vissée sur le crâne et élastique Supreme caractéristique, me soit si familier. Je plisse les yeux pour lire l’inscription qui relie ses deux épaules : « SKEPTA ». No shit. J’abandonne toute envie culinaire et me rapproche de celui qui me semble être l’Anglais le plus cool de 2015. C’est bien lui. Journaliste je ne suis plus, groupie je deviens : « Yo man, can I take a picture ? » Je lui tends la main d’une manière très (trop) officielle. Il la serre, me dévisage et me rembarre. « Not now mate, later. » Parfait, comme dans les clips. C’est souvent décevant de croiser les rappeurs dans la vraie vie où ils sont soudainement beaucoup moins charismatique qu’en 1080p. En refusant ma demande, le Londonien est à l’image du mec qui nous a ambiancé toute l’année. Et puis rien à foutre, j’ai fait 32 heures de vol pour venir ici, je le shoote quand même.

Mais attends, comment ça « later » ? Je pars à la recherche d’info : Skepta joue le soir-même en ouverture d’un festival. 90$ le ticket. Le destin me dit d’en prendre trois, d’y amener les plus vaillants de ma fratrie et de dire au revoir à ma mère pour la journée. Quelques heures plus tard, alors que j’avais prévu de me balader au pied d’un glacier, je me retrouve en fusion face à un volcan britannique. Forcément (un poil) saoul, écrasé par des centaines de Néo-Zélandais qui prennent beaucoup de place, je tends mon Xperia au moment de l’éruption. « Shutdown », meilleur morceau de 2015, en live au pays des kiwis. Comme si vous y étiez.

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