Boogie

vendredi 26 novembre 2010, par SURL.


Non, on ne va pas parler du boogie-woogie et de la façon d’interpréter le blues au piano, pas non plus du jeu sur Wii, mais tout simplement d’un photographe.

Au vue des clichés que l’on peut observer sur la toile, « simplement » n’est peut être pas le mot le plus approprié pour cet artiste.

Aujourd’hui, rien de coloré. Back to fifties. On tourne les pilotes de réglage de notre ordinateur. Au menu, photos en Noir et Blanc. Ok, on voit déjà les critiques arriver à toute vitesse : « C’est trop simple, les clichés en N&B envoient automatiquement du lourd, affinent les traits, et donneraient l’espoir même au plus hideux des personnages d’être un tantinet plaisant à regarder ».

« Izi » comme dirait non pas Boogie, mais Booba ( A une syllabe près, on y était). Et justement, c’est lorsque la facilité l’emporte qu’il devient difficile de sortir de la banalité. Inutile de dire que Boogie tire son épingle du jeu. En effet, celui-ci nous amène plus loin que dans notre salle de bain où les photos se retrouvent sur Skyblog avec zoom sur décolleté. Là, on est catapulté dans d’autres mondes et modes de vies qui divergent du notre, si bien rangé : skinheads, gangs – voire bang, drogués… Bienvenue dans le monde de Boogie, ou du moins dans le monde que nous avions déjà plus ou moins découvert.


Photos troublantes. Un enfant qui tient la paupière de son père, alors que celui-ci tient son propre œil dans sa main gauche (Sois dit en passant, « techniquement » parlant, la macro n’a pas été faites sur l’œil… Bonne initiative pour les âmes sensibles). Une mère complètement droguée s’occupant de son bébé dans l’évier de la cuisine. Un skinhead avec une croix gammée tatouée à l’intérieur de la lèvre. Tout de suite, on voit les choses différemment et on se rapetisse un peu devant notre ordinateur (toujours en N&B).

C’est certainement les photos les plus choquantes de ce site mais qui nous permettent de réaliser que , parfois, certains clichés en disent plus que tout un article sur Le Monde.
Boogie voyage également, et nous fait découvrir Belgrade, Tokyo, le Mexique, Caracas, NYC. Pour le dernier, rien d’original , me dirait-on. On est tous d’accord, mais encore une fois, Boogie ne choisit pas la facilité, et ne va pas photographier les playmates, bling-bling, et l’Upper East Side de Gossip Girl pour tenter de nous impressionner mais va plutôt chercher du côté du Bronx, « FUCKK YOU USA », Brooklyn… et nous impressionne quand même.

Un petit nota bene pour la photo des CRS à Belgrade qui ressemble de manière assez flagrante à la Place Bellecour de Lyon, il y a quelques semaines de cela.


Une qualité de photo indéniable. Un artiste à découvrir. Incontestablement.

Anaïs Lambin.

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