[Chronique] Danger Mouse & Daniele Luppi – Rome

lundi 16 mai 2011, par Alix Bourdelon.

Je n’aime pas chroniquer des albums de Danger Mouse parce que je manque toujours de superlatifs pour décrire ce qu’il fait. Que ce soit Gorillaz, MF Doom, Gnarls Barkley, les Black Keys, tout ce que touche Brian Burton se transforme en or. Ce Rome n’est pas une exception à la règle : Danger Mouse est génial.

Rome est sans doute le projet le plus abouti de la carrière du producteur new-yorkais. Oubliez le Grey Album, ce projet n’a rien à voir. Il est plus osé, plus grand : Danger Mouse veut rendre hommage à la musique filmographique italienne et en particulier au mythique Enio Morricone. Danger Mouse va s’entourer du très bon producteur italien Daniele Luppi, enregistrer dans le mythique studio de Rome Forum Music Village et mobiliser les musiciens survivants qui ont joué avec le maestro italien. Au chant, on compte sur Jack White (ex-White Stripes) et la mystérieuse Norah Jones. Un projet pharaonique s’étalant sur 5 longues années ont permis à ce bijou de naître.
« Theme of Rome » ouvre le bal, peu à peu, grâce à des percussions douces et une voix puissante mais soyeuse. Ensuite « The Rose With A Broken Neck » est peut-être le bijou de ce projet, avec les instruments utilisés à merveille et la voix de Jack White se fondant parfaitement. Le pari de Danger Mouse est un sans faute avec ce chef d’oeuvre. « Two Against One » nous rappelle que tout n’était pas rose dans cette Italie des années 60. Le « Morning Fog » avec son côté instrumental est du même calibre et les interludes sont exceptionnelles.
Mais malheureusement tout n’est pas parfait dans cet album. Premier défaut majeur : Norah Jones a du mal à s’immerger dans cet univers italien. Sa voix est magnifique mais elle a du mal à se poser sur les sons des producteurs italiens et américains. Excepté le très beau « Problem Queen », la fille de Ravi Shankar est décevante. Comme le PSG cette année en fait. Ensuite, la beauté de cet album est sans égal en 2011, mais on a l’impression que Rome n’évolue pas ; pas assez de prises de risques de la part des deux compères, comme si l’hommage à Morricone était trop lourd.
Au final, un album merveilleux dans le fond mais peut-être pas osé dans la forme. Danger Mouse nous régale, même si on attendait peut-être un peu plus de culot. Ça n’enlève rien malgré tout à ce bijou d’origine italienne. L’hommage à d’Ennio Morricone est largement réussi.
 

Ecouter en streaming : Danger Mouse and Daniele Luppi – Rome

 

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