[Chronique] Maybach Music Group – SelfMade

mardi 31 mai 2011, par Joackim Le Goff.


4. Soit le nombre d’albums solo sur la discographie de Rick Ross. De l’uniforme beige des maton de prisons US aux costumes trois pièces sur-mesure Versace, il n’y a qu’un pas. En tout cas, c’est ce que l’on pourrait penser en regardant la trajectoire de Rozay, devenu en une poignée d’année LE poids lourd du rap game, au propre comme au figuré. Une carrière musicale qui force le respect, car je n’aurais jamais parié que le barbu aux 3 mots par punchline (cf Port of Miami) deviendrait un hitmaker de référence à la tête d’un véritable empire, Le Maybach Music Group.
SelfMade Vol.1
, première compilation de Ross et ses sous-fifres, particulièrement les nouvelles signatures telles que Pill, Meek Mill et surtout Wale, le MC de Washington DC dont la décision n’a pas fait grimper sa cote de popularité. Ajoutez quelques autres, vous avez une clique qui en jette sur le papier. Malgré l’absence de Triple C’s, hormis ce drogué de Gunplay qui répond présent sur un son et le sauve en un couplet( « Don’t Let Me Go« ). Mais qu’en est-il de l’album ?

3. Qu’on l’apprécie ou pas, il faut reconnaître au moins trois qualités à Rick Ross. De une, le rappeur d’origine haïtienne s’est vraiment amélioré au micro au fil de ses LP, ne se reposant pas que sur son timbre mais aussi sur un flow beaucoup plus solide. Il a bossé, ça s’entend. Autre atout, son personnage de gangster façonné à coups de lyrics pas très variés mais efficaces. Même s’il paraît toujours aussi fake, il faut admettre que le barbu ne manque pas de charisme et que ses délires mafieux/luxieux nous divertissent, comme un bon film Hollywoodien. Enfin, le troisième ingrédient, le plus important à mes yeux : son oreille musicale. Rick Ross sait vraiment bien choisir ses instrus. Ok il a le budget pour se payer n’importe quel producteurs, n’empêche il arrive à sélectionner des beats qui deviennent souvent des références. Si vous suivez mon raisonnement sur ces trois aspects, vous ne devriez apprécier SelfMade.
2. Comme deux éléments majeurs que j’ai envie d’aborder sur cet album. Déjà, si je suis le premier à dire que des sons comme « B.M.F. » et « MC Hammer » étaient des putains de bangers, ça serait bien qu’il arrête de nous resservir la même recette. Sur plusieurs morceaux, j’ai limite l’impression d’écouter la même chose : « Tupac Back« , « Pacman« , « Big Bank« , etc… Pris à part, les sons claquent bien, mais à force ça devient saoulant. Bon, je suis un peu un vendu car des « Ima Boss » et « God Benz » ont méchamment fait trembler mes basses. L’autre élément dont j’ai eu la confirmation : Ross, qui cannibalise un peu l’album au passage, est vraiment au top quand il pose sur des instrus laid-back dont il a le secret. De la musique rap-lounge qui sublime son image de mafieux bourge. « Play Your Part« , « Pandemonium » ou « That Way ». Un style qui contamine ses potes Wale et Meek Mill sur le très classe « Running Rebels« . Sinon, Just Blaze fait du Just Blaze sur l’intro « Self Made« , une instru lourde et un peu en décalage avec le reste.

1.
Une conclusion. Rick Ross est au rap ce que Michael Bay est au cinéma. Il amène quelques stars puis met en place des blockbusters, impeccables dans la forme mais parfois un peu creux dans le fond. En attendant, il explose les audiences et satisfait son public. Oui, j’aime beaucoup les films de Michael Bay.

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