Interview // The Yolks

samedi 29 octobre 2011, par Julie Green.

Crédit : Pierre Hennequin – www.funkin.fr

Eternels adolescents mais compositeurs bluffants, les Yolks sont partout où on ne les attend pas et c’est tant mieux. De la première partie de Puggy au Bataclan aux loges de Phoenix à Nantes, alors que la planète musique toute entière fait la course, les derniers enfants de la French Touch savent s’entourer et prendre leur temps. Après la sortie d’un premier EP remarqué en 2009, ils reviennent avec « Bossy Lady », second opus prometteur où l’on retrouve cette même énergie enfantine et délirante.

Entre deux jaunes d’oeufs, je leur ai posé quelques questions la semaine dernière à l’occasion de leur Release Party.

SURL : Bonjour à tous. Alors pour commencer, je vous suis depuis longtemps, il me semble que vous avez une nouvelle recrue…est ce que vous pouvez nous présenter votre nouveau batteur, Ashon ?
Alex : On a rencontré Ashon il y a un an à l’occasion d’un concert au Sans-Souci à Paris. On jouait à 3 sur des beats electro, il était dans le public, et il a adoré ! Il est venu nous voir tout de suite après pour nous dire : « Guys, I’m a drummer, I really wanna play with you !! ». On a fait un essai dans notre studio de l’époque, et c’était parti !

Il vient de LA et ne parle encore que trois mots de français, donc n’hésitez pas à lui envoyer des mots doux pour qu’il progresse !

SURL : Votre nouvel EP, « Bossy Lady », vient de sortir. On sent des morceaux très fouillés, très travaillés, presque compliqués parfois. Avez-vous l’impression d’être des geeks de la musique ?
François : ça dépend de qui !! On est tous un peu geek. On aime passer beaucoup de temps sur un morceau, fouiller l’idée au maximum et garder le meilleur. On a un côté un peu obsessionnel avec ça. Certains des morceaux de l’EP ont mis presque un an à être développés, on a fait plein de versions, on est allé dans plein de directions. Des fois on se perd aussi alors il faut savoir s’arrêter au bon moment, c’est ça qui est le plus difficile. Avoir une idée c’est simple par contre bien la développer, prendre le bon chemin c’est ce qui pose le plus de questions. Mais c’est aussi ce qui rend l’acte de composer passionnant. C’est vrai que si on analyse notre musique elle peut sembler compliquée mais pour nous le plus important est que cela ne se voit pas lorsque l’on écoute nos morceaux. Le plaisir doit être immédiat. Quand j’écoute un morceau et qu’il me plaît, c’est toujours parce qu’il me procure un plaisir direct, quelque chose d’inexplicable. J’espère que notre musique a, elle aussi, cette capacité, en tout cas c’est ce que l’on cherche à faire.

SURL : De quoi vous êtes vous inspirés pour l’écriture de ce nouvel EP ?
Alex : La musique est nourrie de nos influences et découvertes du moment ! Pour les paroles, on s’est surtout inspirés de nos fantasmes et de notre vie sentimentale.

SURL : De qui vous êtes vous entourés pour le réaliser ? Un album est-il en cours de préparation ?
François : Trois personnes nous ont aidé sur Bossy Lady EP : Renaud Houben pour l’enregistrement, Cédric Genachte-Lebail pour le mixage et Tatsuya Sato pour le mastering. L’idée de faire un album est bien présente mais on veut être prêt pour ça. Il y a trop d’albums qui sortent et qui n’ont qu’un ou deux bons titres. On veut être sûr d’avoir suffisamment de bons morceaux. Et puis on se dit aussi que ce format est peut-être voué à disparaître et que faire des singles ou des EPs est une bonne chose car cela permet de se concentrer sur peu de morceaux. Enfin on a bien évidemment des nouveaux morceaux qu’on commence à jouer en concert et on est plutôt content de la réaction qu’ils suscitent.

SURL : Sur la pochette de l’EP (superbe au passage), on aperçoit une fille en petite culotte avec un palmier. C’est important pour vous d’associer l’image à la musique, de pousser la cohérence jusqu’ici ?
Alex : Nous avons travaillé avec une agence de graphistes, Sublimdesign, pour réaliser cette pochette. La collaboration a été fructueuse ! Pour nous, un disque est une œuvre totale, un tout harmonieux composé de différents éléments. La pochette est un élément essentiel. Et puis, c’était l’occasion de passer des après-midi entières dans les rayons sous-vêtements des magasins ! (sourire).

SURL : Bon, parlons un peu de vous maintenant. On parlait de palmiers. Quel album de 2011 emporteriez vous sur une île déserte ?
François: Le nouvel album de M83, Hurry up, we’re dreaming, vient de sortir. J’adore les premiers extraits que j’ai pu écouter ça et là sur le net. M83 après minuit c’est le pied. En plus, il y a 22 chansons sur l’album, alors sur une île déserte ça permet de ne pas devoir faire « repeat » après une demi-heure !

SURL : Quels genre d’adolescents étiez vous ? La musique avait-elle déjà une importance capitale pour vous où a-t-il fallu attendre un déclic ?
Alex : Moi j’étais déjà ce qu’on appelle un geek, je jouais aux Final Fantasy, aux Magic, aux Warhammers ! J’écoutais tout le temps la radio… J’ai eu mon premier synthé à 13 ans par le Père Noël.

SURL : Pour finir, une citation. Qui a dit : « Je ferai pas ça toute ma vie, de toute manière. », en 1972 ?
François : Certainement une rock star qui fait toujours ça aujourd’hui comme Mick Jagger !

SURL : Bravo!  Et vous, faire ça toute votre vie, ça vous inspire ?
Alex : Ca dépend combien de temps la vie va durer ! Comme la singularité approche, on sera peut-être capable de vivre très très longtemps…

François : Oui c’est une bonne chose, mais il faut garder un esprit libre comme Miles Davis ou Picasso qui ne sont pas resté enfermés dans un style ou une esthétique et ont eu des périodes très différentes. Si on a cette capacité à évoluer, on doit pouvoir faire de la musique toute sa vie. Le pire c’est de trouver une manière de faire, un style et de s’y accrocher. Dans ce cas, je pense que c’est mieux de faire autre chose. Mais bon on en est encore au début avec The Yolks alors on a le temps de voir venir, non? On se revoit dans 20 ans pour en parler ?


The Yolks, Digital Days


The Yolks seront en concert au Scopitone le 5 novembre, précédés de Clint is Gone.

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My name is Paula Abu and I’m a 20 year old self-taught photographer born in Nigeria and raised in South London. I grew up loving everything to do with films…

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