Les 17 nouveaux visages rap qui feront 2017

samedi 24 décembre 2016, par SURL.

Vous l'avez vu au cours de la semaine : cette fin d'année a été l'occasion pour SURL de claquer une double bise à 2016 avant de lui planter un couteau dans le dos, afin d'ouvrir les bras à une année 2017 que l'on espère moins lourde à supporter. Après la sélection de nos meilleurs punchlines, tracks et albums de l'année, tout en honorant les classiques devenus vingtenaires cette année, c'est désormais vers l'avenir que nos oreilles se tournent. Voici les 17 visages, connus ou pas, sur lesquels nous miserions les yeux fermés pour tout rafler en 2017.

En 2016, le rap est omniprésent dans toutes les villes du monde entier. Et ce n'est pas ton cousin de Clermont-Ferrand qui essaye de percer depuis des années dans le rap conscient qui nous contre dira. Aussi, il devient de plus en dur de se jouer les dénicheurs de talents, au vu de la profusion d'artistes émergeants, se passant souvent de supports de com usuels pour prendre le game par surprise. Face à ça, deux positions s'offrent à nous en tant que média. Soit on attend que le vent tourne un peu, quitte à jouer les girouettes et se ruer au dernier moment sur l'artiste qui explose avec la célérité d'un Télérama découvrant PNL deux ans trop tard, ou alors se prendre pour les voyantes du game. On ne vous cache pas que l'on adore jouer avec nos grosses boules de cristal.

Pour ne pas que tu t'en veuilles d'être passé à coté de la nouvelle Beyoncé, on a savamment détecté dans nos radars, aidés d'algorithmes dignes de la NASA et d'un flair que nous envient les chiens renifleurs de la douane colombienne, les jeunes pousses, rookies et stars en devenir qu'on espère voir tout défoncer en 2017. Comme nous l'avions fait l'année dernière. Tu pourras toujours dire à tes potes "je préférais quand ils étaient pas connus" en te vantant de les avoir découvert bien avant tout le monde, on ne t'en voudra pas. L'histoire dira si nous faisons de bons sélectionneurs, en attendant, Guy Roux n'a qu'à bien se tenir !

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SHIA LABEOUF (HOLLYWOOD)

On te voit venir. Tu te demandes ce que vient foutre un acteur hollywoodien au nom imprononçable dans notre sélection ? Après tout, 50 Cent a bien fait du cinéma… Certes, on connaissait les talents de graffeur de John Cusack, mais un peu moins les skills de Mr Motivational Speech sur un beat malgré ses quelques freestyles déguisé en festivalier grunge. Effet de mode ? Non, le mec rappe depuis son âge le plus tendre et est un vrai amoureux de la culture, au point de vouloir incarner le rapper indie ultime Cage (oui, celui qui faillit briser la carrière d’Eminem) dans un biopic. Est-ce suffisant pour espérer entendre Shia tenir la distance sur un long play ? Il suffit de mater la performance de l’acteur lors de son passage au mythique show Sway in the Morning pour se rendre compte que le trentenaire a été élevé au rap east coast AOC et aux punchlines élevées au grand air. Un flow nonchalant, un timbre de voix à la Asher Roth, des diss en pagaille sur Lil Yachty et même Drake : Labeouf n’est pas le MC le plus technique que tu aies connu mais bel et bien le meilleur acteur s’essayant au rap, haut la main. De quoi s’attirer l’ire des puristes et la sympathie des progressistes, comme Chance the Rapper qui déclarait dans un tweet récent vouloir travailler avec l’acteur. L’histoire est en marche, just do it.

PRINCESS NOKIA (NEW YORK)

Si vous nous lisez régulièrement, vous avez peut-être remarqué qu’on l’aime beaucoup chez SURL. Même qu’on aura la joie de la recevoir le 28 janvier à Paris, au Trabendo. Après avoir exploré d’autres dimensions musicales sous le nom de Wavy Spice ou de Destiny, Princess Nokia a évolué vers un rap bouillant, avec son EP intitulé 1992. La female emcee, dont la jeunesse a gravité entre Harlem et le Bronx, a entre autres atouts une grosse personnalité et un féminisme bien trempé. Dotée d’un flow sur-vitaminé, elle ouvre ses concerts en jouant « Rebel Girl » de Bikini Kill, diffuse gratuitement sa musique, tout en refusant les avances des major companies. Si elle continue comme ça, 2017 pourrait voir la princesse se rapprocher du trône.

ISHA (BRUXELLES)

Et si l’un des rookies les plus prometteurs du rap en français pour 2017 était belge, et avait trente ans ? Anciennement connu dans sa ville sous le nom de Psmaker, le  bruxellois s’est rebaptisé, optant pour son prénom à l’état civil. Peut-être une manière de se rapprocher de ce qu’il est vraiment. Sorti il y a trois mois, le clip de « Oh putain (avec l’accent du sud) » envoyait déjà du lourd, avec des phases qui fusent et un accent méridional faisant illusion : pas une parodie, mais une forme d’hommage au rap marseillais qui l’a bercé. Et puis, rapper qu’on a le même message que Manu Chao sur un beat sombre avec autant de conviction, ça vous pose un emcee. Mais la plus grosse claque est venue dans un troisième temps, juste après « 3h37 », avec « Tony Hawk ». Quand il chantonne sur un air lugubre, comme aux plus belles heures des 2 Bal 2 Neg’ : « j’aurais dû y penser avant de les saigner, je cherche un endroit où les enterrer », tout auditeur de rap en possession de ses moyens est alors touché, au cœur de l’encéphale. On attend de pied ferme son ep  La vie augmente, attendu pour 2017.

RAMRIDDLZ (TORONTO)

Est-ce possible d’être fan d’un artiste sans le savoir ? Après s’être longuement penché sur le cas Ramriddlz, nous sommes en mesure de répondre positivement à cette question. Originaire d’une famille égyptienne du Caire attachée « à l’image et à l’éducation », Ramy Abdel-Rahman, de son vrai prénom, est un jeune artiste de Toronto que l’on soupçonne d’être la nouvelle muse de Drake. L’explosion semble toute proche pour celui qui mélange, contrairement à ses valeurs familiales, humour potache, sensualité et ambiance tropicale pour un r&b diablement efficace. Depuis ses début quasi miraculeux sur le devant de la scène, ses prods et son chant sont devenus de plus en plus pro. Ses lyrics, en revanche, conservent tout de la période pré-pubère où absolument tous les chemins mènent à une boutade sexuelle. Il n’y a qu’à le voir clamer « vagin comme piscine » en duo avec Hamza, une façon de filer la métaphore de son premier EP intitulé Venis (que Urban Dictionary explique entre autres par « a funny way to refer to a vagina »). Inutile donc d’essayer de trop intellectualiser la musique de ce jeune garçon qu’on ne saurait mettre dans aucune case. Ni totalement hip-hop, ni totalement r&b, ni totalement pop, ni totalement world music. Un peu de tout ça, pour sûr.

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