Raz Simone submerge la Rainy City

mercredi 6 février 2013, par SURL.

Le retour prochain des Sonics, le talent de Russell Wilson et des artistes rap prometteurs… Sérieusement, Seattle c’est un peu la ville où il fait bon vivre en ce moment. Comment ça j’oublie de préciser qu’ils ont légalisé la weed ? Tâchons de ne pas s’écarter du sujet du jour : Raz Simone. À l’occasion de son dernier morceau « Cold », dans lequel il s’attriste qu’une partie de jambes en l’air devienne aussi banale qu’une poignée de main, on s’est dit qu’il était grand temps de partager un peu ce dont le minot est capable. « I would have said fuck bitches, but that’s a different song ».

Anciennement appelé Razpy, le jeune rappeur prépare la sortie prochaine de son EP « Solomon Samuel Simone«  ainsi que, dans la foulée, celle d’un deuxième EP lui intitulé « Cognitive Dissonance« .  Étant donné le retard dans la parution de ces projets prévus pour novembre, on va se mettre l’eau à la bouche avec quelques uns de ses morceaux. C’est toujours mieux que perdre mon temps à trouver un titre drôle, à base d’association entre « Raz de marée » et la Rainy City.

Si vous êtes des lecteurs avertis de SURL, vous aurez sûrement déjà entendu parler de lui car, avant d’être un rappeur solo, Raz a beaucoup collaboré avec Sam Lachow, autre talent venu de Seattle. Je parle notamment du projet « 5 Good Reasons« , à choper en téléchargement gratuit ici. Le track « Money » prouve bien que la collaboration entre les deux hommes fonctionne, et surtout que le flow du rappeur est franchement léché.

Ce flow posé et sacrément mature, on le retrouve aussi dans le titre « 10 Feet Tall » accompagné d’une bonne instru et de… son fils ! Raz nous y donne une sacrée leçon de rap, littéralement possédé par les phases qu’il débite.

Malgré tout, le titre « They’ll Speak » reste pour moi son morceau le plus réussi. Dans ce son, Raz révèle d’entrée son vrai nom, Salomon Simone, symbolisant la sincérité de ses paroles et la nudité avec laquelle il les écrit. Zéro fake. Il raconte froidement sa chute dans la drogue, un gouffre qui le poussera jusqu’à vendre à sa propre tante (« My auntie want that dope from me. She don’t get it from me, she’ll get her own cream »). La douleur palpable qui ressort de ces textes prend au tripes, amplifiée par le majestueux morceau « Time » de Hans Zimmer, qui accompagne crescendo son timbre roque. Obligation d’écouter ça avec un casque qui bousille les tympans.

Cette faculté presque troublante de se livrer avec émotion rend le style de Raz franchement spécial. On est assez loin du traditionnel « morceau émotion » du emcee (Fouiny, m’entends-tu ?) qui veut plaire à un public plus féminin, ou montrer qu’il a un coeur en chamalo derrière sa pseudo-armure virile. Ok, il reste kainri, donc ses clips s’en ressentent, dramatisant peut-être à l’outrance ses balades nocturnes en voiture, mais on kiffe dans le fond.

Encore un type dont il va falloir suivre la trajectoire avec attention.

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