Captcha Limited Records, label pour rappeurs de niche

lundi 23 mai 2016, par Antoine Laurent.

Quelle est la pire idée du monde ? Décider de faire carrière dans le rap. Quelle est la deuxième pire idée du monde ? Lancer un label de rap. Mais Captcha Magazine n’a pas froid aux yeux. Pire : comme l’indique son slogan, « partis de rien pour arriver nulle part », l’obscur média nage en plein fatalisme et n’a presque aucune ambition –pratique pour se protéger d’éventuelles désagréables déceptions. À une (importante) exception près : mettre en lumière les rappeurs sous-exposés à qui ils ne manquent jamais de déclarer leur flamme. De là née la ligne éditoriale du média, à savoir de se focaliser sur ces douzaines de rappeurs qui charbonnent parfois plus dur que d’autres mais dont l’univers ne leur permettra jamais d’être invités chez Laurent Ruquier. « Parmi les rappeurs de niche que nous avons tenté, par nos modestes moyens, de mettre en avant, nombreux sont ceux qui n’ont pas franchi le moindre pallier médiatique. »

C’est pourquoi Captcha a décidé de changer de stratégie pour donner un vrai coup de main à tous ces artistes qui n’ont, au final, pas tant d’alliés que ça. « De nos jours, nombre d’excellents disques n’ont qu’une existence strictement virtuelle. L’objet physique n’existe plus. On comprend bien évidemment nos amis rappeurs, qui ne souhaitent pas s’encombrer de démarches fastidieuses pour placer leurs disques dans les bacs et se ramasser avec des scores miteux en première semaine, avant de finir bradés dans les rayons poussiéreux des invendus de la Fnac, confient Genono, Le Jeune Did et Singemongol dans la note d’intention présentant Captcha Limited Records (CLR). Seulement, bah ça nous fait chier de ne pas pouvoir prendre dans nos mains des disques que l’on a écouté des centaines de fois. »

Et c’est ainsi que nait CLR, ce label de micro édition qui a pour unique objectif de proposer des disques physiques de rappeurs de niche, en édition limitée et numérotée. Pour sa première opération, l’équipe de Captcha a choisi de travailler avec un artiste que l’on aime bien : Moïse The Dude. Il a notamment écrit dans nos colonnes un édito sur la réforme de l’orthographe ainsi qu’un chouette article sur la collaboration entre Christine and the Queens et Booba. Son album, Dudelife, sera disponible via CLR à 100 exemplaires, pour la modique somme de 10 euros. Pas de vinyle pour l’instant du côté de CLR, mais ils y réfléchissent pour la suite. Une initiative que l’on a doublement raison de soutenir, du coup, et à qui l’on souhaite longue vie.

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