Nike propose des sneakers à prix discount pour les policiers

jeudi 21 mai 2015, par Jihane Mriouah.

Zyed Benna et Bouna Traore. C’était il y a dix ans. Les scènes de rage qui avaient éclaté alors sont gravées dans toutes les mémoires. Et si le récent verdict laisse un gout amer, imaginez si, suite aux émeutes, MacDo s’était mis à distribuer des burgers gratuitement aux forces de l’ordre. Ou que Lacoste ait fait des soldes « spéciales CRS ».

C’est pourtant ce qu’il s’est passé mercredi dernier aux Etats Unis lorsque Nike a lancé sa journée “Appréciation des forces de l’ordre” avec une remise sur leurs produits, accompagnée du message : « En soutien avec les officiers qui assurent la sécurité de nos communautés et boutiques… Nous vous remercions pour votre service. »

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Après les manifestations à Baltimore, et tandis que Michael Brown aurait fêté ses 19 ans hier, mercredi 20 mai, ce message passe très mal auprès des activistes du mouvement Black Lives Matter. D’abord, bien-sûr parce que ça revient pour Nike à prendre position dans le cadre des manifestations qui réclament plus de justice pour les victimes noires américaines et la fin des brutalités policières qui les touchent. Mais aussi, parce que Nike semble bien savoir utiliser les personnalités noires quand il s’agit d’associer son image à des athlètes de haut niveau et plaire à des clients qui les reconnaitront comme des modèles. Que dire de la relation entre culture hip hop et sneakers ?

À Baltimore ces dernières semaines, combien de manifestants ont fait face aux forces armées, ont cavalé pour leur échapper, avec des Nike au pied ? À en croire la logique derrière ce message d’appréciation, la firme veut s’assurer que son image n’est pas associée aux casseurs et aux pilleurs. Ça ferait mauvais genre auprès des actionnaires et investisseurs.

Ferrari Sheppard, journaliste engagé et activiste, a immédiatement répondu en lançant un appel au boycott de Nike. Pour supporter le hashtag #DonDoIt ou #BoycottNike et avoir plus d’impact, il a appelé des artistes à créer des visuels.

Une question subsiste : est-ce que cet appel au boycott aura un impact économique plus grand que celui dénonçant le travail des enfants en Asie ?

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