[Film] Five broken cameras

samedi 31 mars 2012, par SURL.

 

 

« Five broken cameras » (ou « Les cinq caméras brisées » en VF) est un film/documentaire co-réalisé par Emad Burnat, paysan Palestinien de naissance, et Guy Davidi, réalisateur reconnu en Israël comme particulièrement critique vis à vis du gouvernement et de l’armée. Ce film nous plonge en immersion totale dans le quotidien de la lutte pacifique de quelques habitants d’un village Cisjordanien appelé Bil’in, qui résiste depuis le début des années 2000 à la colonisation massive qu’a mis en place l’état hébreu via un système de mur de séparation et de grillages en tout genre.

Durant ces 7 années de tournage pour le moins chaotiques (un de ses meilleurs amis sera tué sous ses yeux par l’armée Israélienne durant une manifestation non violente), Emad devra avoir recours à pas moins de cinq caméras différentes, d’où le titre du film, ces dernières étant constamment la cible des colons extrémistes ou de l’armée. Derrière l’amateurisme de la réalisation d’Emad se cache néanmoins la face caché d’un conflit qui fait la une des journaux depuis maintenant 60 ans, et ici c’est tout un village qui lutte pour sa survie.

 

 

Lassés de voir leur terrain se faire grignoter au profit de Colons qui leur rendent la vie impossible, les paysans de Bil’in manifestent tous les Vendredi et font face à la violence d’une armée d’occupation, parfois dépassée par les événements, souvent cruelle. Emad nous offre donc ici une plongée intime à travers son rôle de père mais également de militant courageux et insouciant.

Sa récente nomination au festival Sundance (créé par Robert Redford) après avoir mis la main sur les trophées de « prix spécial du jury » et le « prix du public » au Festival International du Film Documentaire d’Amsterdam (IDFA) permettra peut être à Emad et ses compagnons Palestiniens restés au pays de tenir l’occident éveillé sur cette politique d’annexion et de colonisation illégale des territoires Palestiniens qui gangrène un Moyen Orient sans cesse en ébullition.

Pour les curieux, le film est visible au Centre Georges Pompidou, cinéma I & II tous les jours de la semaine à 14h15. N’hésitez pas!

 

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