Gringe à la dérive dans « Le mal est fait »

vendredi 4 mars 2016, par Olivier Cheravola.

Ne croyez jamais les rappeurs. Surtout quand, comme les Casseurs Flowters, ils jouent les mecs qui procrastinent. Sous leurs allures de post-ado attardés, Gringe et Orelsan ont non seulement livré un des meilleurs albums de rap de 2014 mais aussi réussi en 2015 un agréable braquage médiatique avec la pastille Bloqués et surtout leur comédie Comment c’est loin qui narre leurs aventures de slackers, et dont le scénario emprunte au meilleur des buddymovies US.

Faisant taire leur inflexions glandeuses, les deux compères se sont plutôt transformé en stakhanovistes en sortant des clips issus de la B.O du film, avec la régularité d’un Stephen Curry alignant des 3 points. Après deux solos d’Orelsan, « J’essaye, j’essaye » et « Quand ton père t’engueule », c’est au tour de Gringe de déballer son sac.

On retrouve le sparring partner d’Orelsan dans un clip onirique aux faux airs de Shutter Island. Marin esseulé, réfugié dans un phare et livré en pâture aux démons de la chair, Gringe déroule son texte, qu’on devine largement autobiographique. Le récit d’un mec qui n’a jamais su choisir entre histoires sans lendemain ou lendemains sans histoire, quitte à saborder sa propre relation amoureuse. » J’veux plus jamais t’entraîner avec moi quand je plonge / T’aurais mérité de meilleurs mensonges ». Les filles, on vous l’avait dit : ne croyez jamais les rappeurs.

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