Rencontre : le label Omerta Inc. presse en vinyle des mixtapes de légende

vendredi 20 janvier 2017, par Julie Green.

Omerta Inc. ne vous dit peut-être encore rien, mais ce tout jeune label londonien, lancé ce jeudi 19 janvier, pourrait bien faire parler de lui plus d’une fois au cours de cette année 2017, et pas seulement outre-Manche.

Son principe, sans être révolutionnaire, est malgré tout franchement réjouissant pour les amateurs de galettes : James Batsford et Sam G. ont décidé de se spécialiser dans l’édition de vinyles, en ressortant des disques épuisés, ou en travaillant avec les labels pour les premiers pressages de mixtapes. Une démarche rafraîchissante et dans le sillage « des grands labels du passé » dont ils se réclament, jusque dans le choix de leur nom, Omerta Inc. : « Nous voulions un nom qui attire l’œil et qui intrigue, nous explique James depuis Londres. L’Omerta, ça vient du sud de l’Italie, le code d’honneur, une idée que l’on voulait garder avec le label. »

Du haut de leurs 25 et 26 piges, James et Sam, collectionneurs de vinyles et amateurs de hip-hop assumés assurent germer l’idée depuis un bon moment. Jusqu’au jour où, frustrés de devoir se contenter des mp3 de leurs morceaux préférés, ils se décident à passer à l’acte. « Plein de classiques rap ne sortaient pas en vinyle, et les mixtapes ne sont jamais traditionnellement sorties sous format vinyle. Ça nous a semblé être un manquement conséquent sur le marché. »

Neuf mois plus tard, Omerta Inc. voit le jour. Les deux premières sorties prévues le 24 février, Pluto de Future et Shit Don’t Stop du Californien G Perico, renvoient au vestiaire ceux qui pourraient douter du bon goût des deux kids, qui citent parmi leurs labels de référence Death Row et Aftermath, mais aussi Brick Squad, 1017, Awful, Stones Throw, ou encore Mondo et Sacred Bones Records, dont ils louent la capacité à livrer des produits aboutis, « du packaging deluxe aux vinyles colorés en passant par le pressage main ».

À compter de ce jour, de nouvelles sorties seront annoncées chaque troisième jeudi du mois, et livrées le dernier vendredi de chaque mois. De quoi faire monter tranquillement la pression… et faire parler du jeune label. Pour autant, James et Sam, confiants, voient l’avenir plutôt sereinement. « Je ne pense pas que le timing importe tellement, conclut James. Il y aura toujours un marché pour les gens qui veulent un produit physique et une pièce artistique – ce qu’on fait, ça n’a pas été fait avant, donc le bon moment, c’est tout le temps. »

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