Ray Donovan, nouvel anti-héros à coups de batte

jeudi 3 octobre 2013, par Vincent Broguy.

Probablement l’une des meilleures séries de la mi-saison [ndlr, diffusée pendant l’été], quoi que l’on puisse dire. Le TV show créé par Ann Biderman, déjà derrière Southland, une série policière acclamée par la critique, a réalisé les meilleures audiences de la chaine câblée Showtime pour sa première saison – il fallait bien un truc pour remplacer Dexter. Un personnage et une série au titre éponyme, une formule qui marche, une question qui reste : who the fuck is Ray Donovan ?

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Ray est ce que l’on appelle un fixer, un type qu’il faut absolument avoir dans ses contacts, quand on est « quelqu’un ». Lui et son équipe peuvent vous sortir de n’importe quelle situation qui pourrait nuire à votre carrière, ou votre réputation. Imaginons que, un jour, votre réveil sonne et vous découvrez que la bimbo que vous avez pécho la nuit précédente est… morte. Un coup de bigo à Ray et hop, il s’occupe de tout, tu t’occupes de rien.

Il y a des choses qu’il ne peut malheureusement pas régler : ses problèmes familiaux. Tout juste sorti de prison, après 20 ans passés derrière les barreaux, son père Mickey qui a longue carrière criminelle à Boston – et pour lequel il n’éprouve pas vraiment une grande affection – débarque à Los Angeles pour retrouver ses fils. Ray a deux frères, Terry et Bunch, et un demi-frère qu’il vient tout juste de rencontrer et qui à la particularité d’avoir des racines reunoies et irlandaises en même temps. Le premier  des deux frères est un ancien boxeur, aujourd’hui entraineur, atteint de Parkinson et qui souffre d’une dépression continuelle. Quant au second, il a été abusé par un prêtre lors de son enfance et a sombré dans l’alcool depuis. Le schéma classique, en somme.

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Une bien belle famille, et ça c’est sans ajouter sa femme, Abby, qui se pose (beaucoup) trop de question sur son mari et qui souhaiterait que leur fille intègre l’une des meilleures écoles de la ville pendant que son fiston arrête de collectionner les cocards. Bref, il n’a pas le temps de s’ennuyer ce cher Ray.

Ce qui fait de la série un succès et son atout majeur, c’est probablement son casting. Ses deux acteurs principaux crèvent littéralement l’écran : Liev Schrieber (Ray) et Jon Voight (Mickey). Attention, les seconds rôles ne sont pas en reste. Issus du cinéma, ils ont fait le choix délibéré de s’orienter vers une  chaîne câblé, en l’occurrence Showtime, et d’avoir enfin des rôles à la mesure de leur talent, eux les habitués du second – voire trois ou quatrième – rôle. A eux deux, un charisme tel qu’ils monopolisent l’attention à chacune de leurs apparitions.

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Le personnage de Ray incarne parfaitement l’anti-héros, celui qu’on aime. L’anti-héros, c’est ce personnage qui ne présente pas les caractéristiques du bogoss conventionnel lorsque les valeurs sont bousculées et que la morale flirte avec le correct. Donovan n’hésite pas utiliser tout les moyens pour aider son prochain, quitte à sombrer dans l’extrême violence – en même temps, il remplace Dexter.

Tony Soprano a montré la voix a bien des personnages : Don Draper dans « Mad Men », l’homme au visage d’acteur hollywoodien mais à la capacité émotionnelle d’un cadavre, le mafieux d’Atlantic City dans “Boardwalk Empire”’, Nucky Thompson, le king Stringer Bell dans « The Wire » et, surtout diront certains, Walter White, dans « Breaking Bad ». Si vous êtes de ces types là, il se peut que cette série vous plaise grandement.

La bande originale du show est un autre atout, l’un des morceaux est d’ailleurs sur notre dernière playlist – Kendra Morris, « Banshee ». Très justement utilisée, elle fait parfaitement écho à l’impression qu’Ann Biderman a voulu transmettre. Et c’est souvent le cas dans « Ray Donovan », l’accord entre la B.O. et les images fait souvent mouche et le choix des morceaux est bon, comme pour cette scène, en boîte gay, à la sortie de prison de Mickey sur l’oublié « Now That We Found Love » d’Heavy D.

Des morceaux bien sentis qui s’intègrent parfaitement avec les scènes. Il en faut peu pour devenir accro : au bout du second épisode, j’étais sous l’emprise de la série. Avec la fin des aventures de Dexter Morgan, Ray Donovan a le champ libre sur la chaine. La deuxième saison n’arrivera que l’été prochain, alors rattrapez le retard si ce n’est pas déjà fait.

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