Recap – L’Original Festival x Dimanche 8 avril

mardi 10 avril 2012, par Florian Berger.

Après s’être remis du très bon show du samedi soir, le dimanche était attendu avec impatience pour les amoureux de la culture urbaine. C’est en effet le jour le plus long du festival qui nous attend, avec notamment le Street Day l’après midi, un concert acoustique d’Oxmo Puccino à 19h (auquel nous n’avons malheureusement pas pu assister), puis l’énorme soirée au Transbordeur avec un line-up de haute volée : Lords Of The Underground, 1995, Onyx et M.O.P. avant la nocturne d’Ali Shaheed, DJ du célèbre groupe A Tribe Called Quest, jusqu’à 4h du matin. Rien que ça.

Pour les infos sur le Street Day, go check out notre article dédié : ici.

20h, nous voila arrivé au Transbordeur, le concert affiche complet et l’on ressent une véritable attente d’un public venu voir les anciens du hip-hop américain mais également la nouvelle génération française avec 1995. En attendant l’arrivée du premier groupe et que la salle se remplisse davantage, DJ Fab, artiste associé du festival et membre de La Cliqua, chauffe la salle avec des sons cultes tel « Ice Cream » de Wu Tang et autres classiques. Autant dire que ça pète quoi. Le public est réceptif et l’ambiance monte d’un cran. Cependant, l’attente fut longue et les Lords Of The Underground, premier dans la liste de passage, ne pointent pas leur nez sur scène.

Le programme change. A 21h30, la décision est prise, c’est le groupe 1995 qui ouvre le bal avec une partie du public déjà acquis à leur cause dans un Transbordeur plein comme un oeuf. Les parisiens mettent une énergie folle sur scène comme à leur habitude et mélangent différents titres de La Source et La Suite – on pense notamment à la track « Milliardaire » qui fait jumper toute la salle. Ils s’improvisent même un freestyle sur lequel Alpha Wann lance un message de soutien au PSG pour le fameux classico qui se jouait au moment même. Sneazzy West finira torse nu, dans le public, pour le plus grand plaisir de la gente féminine des premiers rangs. Un show de 1h15 qui a mis le public en parfaite condition pour recevoir les légendes vivantes du rap américain.

22H45, malgré leur retard, les Lords Of The Underground arrivent comme si de rien n’était. Les trois membres sont de la partie avec au micro DoItAll, Mr. Funke et au platine DJ Lord Jazz. L’ambiance est électrique, les rappeurs mettent une ambiance indescriptible, le sol et les murs tremblent : pas de doute, ces anciens savent comment mettre le public dans leur poche. Ils passent en revue tous leurs plus grands classiques avec notamment le tant attendu « Chief Rocka » , et rappent avec une technique et maîtrise tout bonnement incroyable, justifiant ainsi leur étiquette de maitres du hip-hop underground. Le Transbordeur est passé dans une dimension toute autre et l’on se demande comment nous allons réussir à trouver de l’énergie pour Onyx et M.O.P. Deux redbulls (partenaire de l’évènement) plus tard, on est d’attaque pour le massacre.

23h15, c’est l’heure d’Onyx. Le public est impatient, les emcees de ce groupe mythique étant réputés pour le côté titanesque de leurs lives… On sait déjà que l’on n’en sortira pas indemne. Et l’on ne s’y trompe pas : Sticky Fingaz et Fredro Starr arrivent comme des chiens affamés, le Transo’ exulte de joie et saute dans tout les sens. L’énergie dépensée sur scène par les emcees est incroyable, et Fredo Starr en profite pour mobiliser le public afin de lancer un hommage à Travyon Martin, le jeune afro-américain assassiné aux Etats-Unis il y a peu. Capuche sur le crâne, les deux monstres de scène se donnent corps et âmes sur « Black Hoody Rap » – le jeune Travyon portait une capuche quand il s’est fait tirer dessus – et galvanisent leur auditoire. Le show reprend son cours, nous sommes happés par l’ambiance qui règne et réalisons peu à peu que nous vivons quelque chose d’unique. Et puis viens le coup de chaud de Sticky Fingaz qui, contre toute attente, monte par dessus la sono pour avoir une vue grandeur nature sur toute la salle. Il balance des canettes dans le public, explose des bouteilles d’eau, balance des coups de pied dans la sono, et j’en passe. C’est l’hystérie. Après 1h de show, les deux protagonistes se retirent pour laisser la place à M.O.P., et l’on en vient à se demander si il est techniquement possible de faire mieux que ce dont on vient d’être témoin. Le public transpire, les gens sont transcendés. Onyx, c’est dingue.


00H30, Brownsville is in da place, Billy Danze et Lil Fame débarquent sur scène. Les deux rappeurs new-yorkais s’approprient la foule d’entrée de jeu et lancent leur show de la meilleure des manières. Et puis, surprise, Billy Danze nous fait savoir que ce soir est une soirée spéciale : c’est l’anniversaire de Lil Fame. Wow, plus aucun doute, on a bien fait de venir. Ni une ni deux, ce premier ramène de l’alcool sur scène et en sert au public afin de partager cet évènement. La Grey Goose coule à flow, les deux emcees sont chauds patates, et toute la foule le ressent. Pendant plus d’une 1h30, ils revisitent leurs sons les plus connus avec l’aide des producteurs de Snowgoons, venus pour l’occasion. Les nombreux RIP à l’attention des acteurs du mouvement hip hop récemment décédés leur permettent de balancer des tracks à la symbolique lourde, telle le classique « Who Got Gunz » produit par Gangstarr. qui Le public est littéralement dans un état second. Même Fonky Flav et DJ Lo’ du groupe 1995 sont dans la foule pour assister à ce show incroyable, avec notamment Pand’Or, restée pour l’occasion. Alors que leur temps sur scène semble terminé, les deux compères ne l’entendent pas de cette oreille et gueulent leur intention de faire de cette soirée une « M.O.P party« , tout en continuant à rapper avec une puissance déconcertante. C’est alors que l’incontournable « Ante Up » débarque et que l’espace de quelques minutes, le Transbordeur se détache du reste de la planète, pour se placer dans une sphère de dinguerie unique. Pour la dernière track du set et du concert, et comme si l’on n’en avait pas déjà assez pris plein les yeux, Onyx et les Lords Of The Underground débarquent sur scène afin de rejoindre M.O.P pour bouncer tous ensemble et souhaiter un joyeux anniversaire à Lil Fame. On vous l’avait dit, on ne s’en remettra pas.

Mais le pire dans cette histoire, c’est que ça ne s’arrête pas là ! A la fin du show, vers 2h45 du matin, les crews new-yorkais se sont tous rejoints à la péniche de La Plateforme où DJ Ali Shaheed se produisait. Comme pour rejoindre leur ami et le soutenir, mais également et surtout pour prolonger cette soirée hors du temps. Inutile de vous décrire le degré d’alcoolisation de la soirée.

Avec le recul, la question qui s’impose est simple : est ce que ce n’était pas tout simplement le plus grand concert de l’histoire de L’Original Festival ? Pour la plupart des personnes croisées dans le public, cela ne fait aucun doute. Pour nous aussi.

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