"I don’t do Graffiti"

jeudi 22 octobre 2009, par SURL.
© toxic 2009

En passant au vernissage de l´exposition « Graffiti Art » – qui a lieu jusqu´au 6 novembre à la Galerie Bailly Contemporain et où vous pourrez voir des oeuvres intéressantes de Nasty, Sonic, Sydne ou encore Mist – j´ai eu un véritable coup de coeur pour les toiles de Toxic !

Celui qui fut l´un des précurseurs du mouvement Graffiti à NY dans les 80´s, qui posait dès ses 13 ans sur les murs du Bronx, l´ami de Basquiat et l´élève de Rammellzee, m´a aimablement accordé quelques heures de son temps… et ce fut un plaisir que j´entends bien vous faire partager. Autour d´un verre, il a bien voulu me parler de son travail, de l´évolution de celui-ci et de sa vision quant à l´engouement récent pour le graff, tandis que son fils fabriquait un écureuil vert rouge et noirs avec de la pâte à modeler… Fibre artistique oblige !

« Quand j´ai arrêté de faire du graff, et que j´ai délaissé les murs pour commencer à faire des toiles, j´ai compris qu´il fallait que j´étudie l´art », confie t-il humblement, tout en faisant des bisous à son fils. « Ma grande chance à été d´être entouré de gens comme Jean Michel (Basquiat bien sûr!), Keith Harring ou encore Roy Lichtenchtein à qui je pouvais poser toutes mes questions, puis qui m´on permis d´appréhender ce qu´était l´art. C´était pour moi la meilleure école dont je puisse rêver. J´ai compris que j´étais amené à devenir un artiste et pas seulement un graffeur. »

Parlons de ses toiles, des diptyque ou des triptyques très colorés, rejoignant presque l´abstraction, et ou l´influence du graff se mélange à une sensibilité frappante (qui m’as évoqué les toiles de Kandinsky). Même si la bombe reste son médium de prédilection, même si il a posé un graff il y à un mois à peine porte de Clichy, Toxic répète encore aujourd´hui, ce qu´il martelait 15 ans auparavant : « I DON´T DO GRAFFITI ». Il va même jusqu’à dire qu´il serait idiot de sa part de faire encore aujourd´hui, ce qu´il faisait il y a de ça 25 ans. Quel est l´intérêt de faire des lettres en 3D quand tout le monde en fait ? Non, lui souhaite, à l’avenir, aller encore plus vers l´abstraction. Et c´est cette franchise qui en fait un artiste si passionnant.

En effet, loin de renier ses racines, il transcende le graffiti et questionne intelligemment le récent engouement pour le graff. Alors que la Fondation Cartier l´as plébiscité pour l´expo rétrospective sur la naissance du graff (Né dans la rue), il avoue avoir accepté de participer à l´exposition « Graffiti art » de la galerie Bailly, après avoir vu et choisi son mur, pour lequel il à créé de très grandes toiles presque dansantes qui ne vous laisseront pas indifférents !

Le choix du mur a donc cette fois-ci conditionné son travail. La boucle est bouclée, du graffeur à l´artiste il n´y avait qu´un pas, et le travail de toute une vie… pour s´affranchir des clichés.

Article rédigé par LA GOUZE

Article recommandés

Be Ready : l’album « Bandana » de Freddie Gibbs et Madlib sera l’album de l’année
On dit souvent que les ventes ne reflètent pas la qualité générale d’un album. Ou d’un artiste. En ce qui concerne Cocaine Pinãta, première collaboration long format entre le rappeur…
Paula Abu, ce que Londres a de mieux en réserve.
My name is Paula Abu and I’m a 20 year old self-taught photographer born in Nigeria and raised in South London. I grew up loving everything to do with films…

les plus populaires