Best of 2013 : vingt sons à garder en tête

lundi 23 décembre 2013, par Sylvain Caillé.

2013, une cuvée bien riche sur SURL : des centaines de #sonsfrais, plus des dizaines de chroniques, découvertes et interviews. Un plaisir, mais aussi un boulot conséquent pour la quinzaine de contributeurs de cette modeste auberge digitale.  Heureusement, vous êtes toujours un peu plus nombreux à nous rendre visite. Maintenant qu’on compte les jours avant 2014, on en profite pour prendre un peu de repos, bouffer comme des sagouins et se saouler aux liqueurs bas de gamme. Mais avant ça, impossible de ne pas concocter un best of 2013 fait maison, tellement cette année fut chargée.

Pour toi public, on attaque avec notre liste des vingt morceaux qui nous ont fait jizzer comme des p’tits fous en 2013. Pas forcément les meilleurs au sens premier du terme, c’est impossible d’en caser moins de 100. Plutôt une variété de 20 sons qu’on retient particulièrement pour une raison ou une autre. Mais si tu veux en placer d’autres, la section commentaire est faite pour toi.

 

20 // Mac Miller ft. Jay Electronica – Suplexes Inside of Complexes and Duplexes

En 2013, Mac Miller nous aura enfin fait plaisir. Il a sorti des projets à la pelle, il s’est mis à faire des instrus flirtant avec le haut du panier et ambiancé les bagpackers de Rock-en-Seine. Surtout, il a bouclé un featuring avec la rappeur le plus discret – et l’un des plus talentueux – du rap game, Jay Electronica. Rien que ça.

 

19 // A.Dd+ – Suitcases

Du rap simple, presque à l’ancienne. Les rappeurs de Dallas – souvent assimilés à OutKast – ont fait très fort avec « Suitcases », un titre aussi court qu’addictif. Risque important de lectures compulsives.

 

18 // Young fathers – Queen Is Dead

C’est pas tous les jours qu’on découvre du rap alternatif écossais, qui plus est extrêmement solide. Alloysious Massaquoi et Kayus Bankolese, les deux membres de Young fathers, se qualifient eux-mêmes de « psychedelic hip hop boy band ». A l’écoute de « Queen is Dead », extrait de Tape Two, leur deuxième mixtape sortie cette année, on confirme – et on recommande plutôt deux fois qu’une.

 

17 // CJ Fly & Joey Bada$$ – Sup Preme

CJ Fly est moins connu que son pote Joey Bada$$, mais tout aussi cool, la preuve. On a de la chance, les deux mecs multiplient les collaborations via le collectif Pro Era. Instru, timbres de voix qui se complètent, rythme : ce « Sup Preme », issu de la mixtape The Way Eye See It, est un sans faute et brille par sa musicalité.

A lire : CJ Fly, Dans l’ombre de Joey Bada$$

 

16 // Run the Jewels – Get it

« Get It » et l’ensemble des morceaux de l’album d’El P et Killer Mike aka Run The Jewels valent le détour. Plein de dissonances, d’humour noir, d’expérimentations musicales conduite avec brio, cet album me scotche à chaque nouvelle écoute. « Get It », c’est aussi le premier extrait d’un disque presque parfait.

 

15 // Dillon Cooper – State Of Elevation

C’est le morceau qui nous a scotché sur ce jeune phénomène de Brooklyn qu’est Dillon Cooper, nouveau joyau de la scène hip-hop US. Le MC/musicien de New York s’inspire de tout ce qu’il écoute, du boom bap des nineties au jazz, pour nous distiller une liqueur unique.

A lire : Gare à Dillon Cooper

 

14 // Tegan and Sara – How Come You Don’t Want Me

Ovni musical dans l’univers des soeurs canadiennes, « How come you don’t want me » est un véritable hommage à la pop de leur jeunesse. Le morceau nous transporte dans un film pour adolescente des années 80, à l’ambiance naïve et édulcorée.

 

13 // The Strokes – One Way Trigger

Bon gros défouloir contre « la norme »,  ce « One Way Trigger » aura été l’un des premiers titre circa 2013 à nous marquer. Des claviers 80’s, une guitare électrique enragée, la voix stridente de Casablancas. Tout est juste.

 

12 // Drake – 5Am In Toronto

Drake déambule dans les rues de Toronto à cinq heures du matin, il erre. Mais ça ne dure pas trop longtemps : en deux minutes, il retrouve des filles – belles évidemment – une tripotée de copains, et tout le monde joue au basket. Au-delà d’un clip qui se veut minimaliste mais qui n’échappe pas aux sempiternels clichés, le titre est vraiment réussi. Flow puissant pour rappeur (pas si) fragile, « 5 am in Toronto » résume parfaitement Drake et ses paradoxes.

 

11 // Big Sean Ft. Kendrick Lamar & Jay Electronica – Control

Sans aucun doute l’un des morceaux qui a fait le plus parler de lui cette année. King Kendrick Lamar, l’auteur du meilleur couplet de l’année s’auto proclame même roi de New York. Vu son niveau actuel, c’est absolument légitime. Kendrick survole le rap game depuis 2012 et c’est à se demander qui sera en mesure de le rattraper.

A lire : Big Sean, Hall of Fame ou Fame for All ?

 

10 // Serengeti – Directions

Seregenti, c’est un rappeur assez confidentiel. On ne sait pas grand chose de lui, à part qu’il est de Chicago et qu’il est l’heureux propriétaire d’une moustache à faire pâlir d’envie Mario ou Freddie Mercury. Avec Directions, extrait de son LP Kenny Dennis sorti début 2013, il s’illustre aussi bien dans le storytelling que dans l’expérimentation. Ce qui est sûr, c’est que vous n’aurez pas l’impression d’avoir déjà entendu ça ailleurs. Directions, c’est un titre à garder en 2014, en 2015 et pour les 10 prochaines années. Au moins.

 

9 // Daft Punk – Giorgio by Moroder

Quoi qu’on dise de cet album et du refrain de « Get Lucky », le concept du morceau « Giorgio by Moroder » est incroyable : effectuer une interview du vrai Giorgio et caler ses vocaux sur une production évolutive retraçant une partie de l’histoire de la musique. Une terrible claque auditive, qui nous fait voyager dans le temps.

 

8 // Future – Sh!t

A force de traîner avec Miley Cyrus et de compter ses millions référencés sur Forbes, Mike Will aurait pu laisser tomber ses vieux potos d’ATL pour devenir roi de la pop. Mais il n’en est rien : il file une prod saignante à son compère Future, qui commençait à en avoir marre de minauder sur les refrains des autres hitmakers. Résultat : un banger ahurissant sur lequel le rappeur donne tout, remixé dans tous les sens. Shiiiiiiiiit.

 

7 // Kanye West – New Slaves

L’hymne d’un album dévastateur. Certainement l’un des singles les plus puissant toutes musiques confondues, de sa projection dans les plus grandes villes de la planète à son live au SNL. On a calé un tas de phrases sur Yeezus, mais oui Kanye West est la putain de rockstar de l’année.

A lire : Kanye West, Yeezus Unchained

 

6 // The Alchemist & Prodigy – Dough Pildin

« Shot out, Shout out to niggas, put the pot out« . Avec Albert Einstein, Prodigy et Alchemist ont fait très, très fort. « Dough Pildin », c’est un peu le « P Keep Spittin » de 2013, en plus abouti. Un morceau qui devrait tourner en boucle dans les oreilles de tous les amateurs du genre.

A voir : The Alchemist, interview vidéo

 

5 // Chance the Rapper – Acid Rain

Le titre évoque le « Acid Raindrops » de People Under The Stairs, ce qui en soi est déjà un très bon point. Sur « Acid Raindrops », Chance kicke seul sous la pluie, sans chaussures, hanté par le souvenir d’un ami mort qu’il entend encore crier. « Acid Rain », un morceau tout simplement beau, sans en faire trop. A la manière de You Never Know d’Immortal Technique, c’est le genre de titre qui prend aux tripes – comme toujours, lorsque la tristesse infinie est racontée avec des mots simples. Puis bon, Chance a tout défoncé cette année, même Justin Bieber le veut.

A lire : Chance The Rapper – Acid Rap, chronique
A lire : Chance the Rapper, Chicago Vibe

 

4 // Earl Sweatshirt Ft. Tyler, The Creator – Whoa

Earl Sweatshirt rappe comme si tout lui venait naturellement. Un diamant brut, heureusement qu’il est revenu des Samo. Sur « Whoa », son flow est lent, nonchalant, presque paresseux, mais le choix précis de ses mots et ses paroles incisives montrent bien qu’ il ne laisse rien au hasard. Tyler The Creator apporte sa touche lugubre. Banco : des mois après sa sortie, on ne s’en lasse toujours pas, comme le reste de son LP Doris.

A lire : Earl Sweatshirt – Doris, à en perdre son latin

 

3 // Action Bronson – Strictly 4 My Jeep

Le cuisinier albanais le plus Hip-Hop de tous les temps a su marquer son année, dans son pur style de gourmet new-yorkais. « Strictly 4 my Jeep ». On aurait pu caler l’intégralité de Blue Chips 2, mais avant ça on a digéré Saab Stories, dont le monstrueux « Strictly 4 My Jeep ». Et Bon appétit bien sûr.

A lire : Action Bronson, cordon bleu du rap

 

2 // Danny Brown – 25 Bucks

Certains d’entre nous avaient du mal à comprendre le buzz qui entourait Danny Brown.D’autres ne juraient que par lui et attendaient Old comme d’autres poireautent pour un Whopper au BK de la Gare Saint-Lazare. Après y avoir prêté une oreille, tout le monde s’est accordé sur la qualité du projet. Parmi les sons marquants, « 25 Bucks » est une petite perle de banger.

A lire : Danny Brown – Old, le meilleur de sa folie

 

1 // Kaaris – Zoo

N’en déplaise à Brandon et Dylan, le K double A est sorti de sa cage pour secouer le rap comme jamais auparavant. Un concentré de violence et de noirceur, sublimé par une instru infernale et quelques formules magiques, façon « j’trempe mes cookies dans tes larmes ». Sans aucune peine, il a niqué notre race.

A lire : Kaaris, nouveau roi du pétrole

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