El Sol 25 illumine les rues de Brooklyn

dimanche 4 mai 2014, par Marine Cagniet.

El Sol 25, c’est le genre d’artiste qui est suffisamment respecté dans sa communauté pour qu’on ne foute pas quelque chose par dessus ses oeuvres. Après plusieurs années à avoir œuvré dans le graffiti et un bon nombre d’arrestations, le New Yorkais s’est orienté vers le collage afin de rendre sa vie un peu moins compliquée et son art, il faut le dire, accessible à un plus grand public. On ne va pas s’en plaindre. Depuis plus de cinq ans, il recouvre les murs de Brooklyn et de Manhattan de ses collages à taille humaine.

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Photo Jaime Rojo

Son processus de réalisation est plutôt simple : inspiré des bons et mauvais cotés de la vie quotidienne, il passe des heures à découpés livres et revues afin de réaliser des petits collages qu’il retranscrit ensuite en peinture géante, le tout fait à la main. « Je collectionne les magazines, parfois pendant toute une année. Je les recycle et les réutilise encore et encore pour absorber de nouveaux éléments que je n’avais remarqués ou que je n’avais pas appréciés à première vue. Ça me prend beaucoup de temps de feuilleter tout ce que je trouve, jusqu’à que je tombe sur quelque chose qui fasse tilt »,  expliquait l’artiste dans une interview accordée à Brooklynstreetart. Pour l’installation, c’est le mur qui choisi son sujet. L’espace lui dit quoi peindre. Pour El Sol 25, le mur doit aider à la compréhension de l’œuvre.

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Photo Jaime Rojo

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Photo Jaime Rojo

Le meilleur spot pour observer les collages d’El Sol 25, c’est Williamsburg, à Brooklyn, où le mélange culturel des populations se retrouve dans tous les réalisations de l’artiste. De la tunique Égyptienne à la coiffure Sioux en passant par la culture populaire américaine, les collages sont un mixte des identités de race et de genre, à travers lequel l’artiste souhaite confronter le passant à réfléchir sur sa propre identité sociale. Qu’importe qu’il s’agisse de son jeune voisin portoricain ou de la mamie polonaise de l’étage du dessus, tout le monde peut se retrouver dans ses personnages recomposés.

« Je suis vraiment dans l’idée, aujourd’hui, de créer des personnages qui sont multi-genre, multi-ethnique, multi-tout. Je ne veux pas m’adresser qu’à une seule catégorie démographique. J’aimerai que tout le monde puisse tirer quelques chose de mon travail. » L’artiste utilise l’humour pour arriver à ses fins, pour alpaguer les passants et leur dessiner un bout de sourire. C’est sa mère qui lui a appris à être drôle. « Prends mon travail au sérieux, mais pas trop. »

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Photo Jaime Rojo

Au delà des questions d’identités sociales, le jeune New Yorkais explore différents thèmes issus autant de la culture classique, de la folk ou de l’histoire de l’Art. Il va même jusqu’à emprunter des éléments esthétique de culture TV des années 50, instaurant alors dans l’art du collage ce tout nouveau concept qu’est la nostalgie.

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Photo Jaime Rojo

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